EDF: Des fissures dues à une corrosion mises en évidence à Civaux

Reuters

Publié le 16/12/2021 12:27

PARIS (Reuters) - Les premières expertises pour déterminer le problème détecté sur des tuyauteries de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) ont mis en évidence la présence de fissures liées à un phénomène de corrosion, selon une note d'information de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publiée jeudi.

Cette précision intervient alors qu'EDF (PA:EDF) a fait état mercredi de "défauts" à proximité de circuits de refroidissement de la centrale de Civaux, ce qui va le contraindre à prolonger l'arrêt du site pour réaliser des travaux et à interrompre la production de la centrale de Chooz (Ardennes), équipée de deux réacteurs de même puissance.

L'ASN précise avoir été informée par EDF de la détection d'anomalies à Civaux le 21 octobre, le groupe ayant par la suite découpé les parties de tuyauteries concernées pour des expertises métallurgiques en laboratoire.

Le gendarme du nucléaire précise que "les premières expertises métallurgiques réalisées sur les parties déposées des tuyauteries du réacteur 1 de la centrale de Civaux (ont) mis en évidence la présence de fissuration résultant d'un phénomène de corrosion sous contrainte", ce dernier étant généralement dû à l'action conjuguée d'une contrainte mécanique et d'un milieu agressif vis-à-vis du matériau.

"EDF poursuit ses investigations afin de caractériser les facteurs à l'origine de ce phénomène et d'identifier les zones possiblement concernées", ajoute l'ASN, qui juge en outre "appropriée" la décision du groupe d'arrêter la centrale de Chooz.

L'autorité indique également qu'elle "suit avec attention les investigations menées par EDF" et les conclusions qui en seront tirées, précisant qu'elle autorise les interventions sur les équipements concernés et qu'elle se prononcera sur leur remise en service.

Le défaut détecté à Civaux est situé à proximité de soudures du circuit d'injection de sécurité, un système de sauvegarde qui permet d'assurer le refroidissement des réacteurs en cas d'accident.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a souligné que ce défaut, en cas d'évolution, aurait pu "conduire à une fuite ou à une rupture".