Crise boursière : acte 3 (OFI AM)

Fundswatch

Publié le 01/04/2020 13:56

Crise boursière : acte 3 (OFI AM)

Le premier acte a été celui de la stupéfaction. Les investisseurs ont été surpris par la soudaineté de la propagation du virus et ses conséquences lourdes et inattendues sur l’économie mondiale : les chutes boursières ont été rapides et importantes.

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Dans un second temps, les marchés ont pris acte des mesures exceptionnelles prises par les Banques Centrales et les gouvernements, ce qui a engendré un vif rebond.

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Un troisième acte s’ouvre. Il sera caractérisé par une grande hésitation sur les scénarios de sortie, avec de la volatilité, mais il pourrait aussi offrir des opportunités d’investissement.

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L’ambiance anxiogène actuelle, un peu irréelle, contraste avec une certaine légèreté observée en début d’année. En janvier, l’atmosphère globale se caractérisait en effet par une assez grande complaisance d’ensemble vis-à-vis des actifs risqués, dans un scénario favorable de ré-accélération progressive de la croissance mondiale, assortie de taux d’intérêt globalement très bas : course au rendement, peu d’alternatives aux actions aux dividendes généreux en relatif… Voici quel était l’état d’esprit dominant et très consensuel des investisseurs au début de l’année. Les marchés étaient ainsi vulnérables à la moindre mauvaise nouvelle, ce qui nous incitait à une certaine prudence, comme nous l’avions souligné dans notre première publication de 2020.

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Le problème est venu d’un événement inattendu. Personne n’imaginait sérieusement que l’économie mondiale serait autant affectée par un virus apparu au centre de la Chine. La rapidité de propagation internationale du virus et l’absence de remède (sinon le confinement) ont stupéfait les investisseurs : l’arrêt quasi simultané des principales économies de la planète a constitué un choc qui a engendré l’une des pires corrections boursières de l’histoire. En termes de rapidité, seuls les krachs de 1987 et 1929 sont comparables, les grands indices ayant également perdu de l’ordre de 30% en moins d’un mois. En revanche, lors des trois précédents krachs significatifs, il avait fallu plusieurs mois pour atteindre les points bas, avec des replis finaux compris entre 30% (2011) et de l’ordre de 50 à 60% (2000 et 2008). Parallèlement, les spreads de crédit se sont écartés très significativement, les devises émergentes ont fortement reculé et la liquidité se fait plus rare.

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La rapidité et l’ampleur de ce choc boursier s’expliquent : d’une part, parce qu’il survient dans une phase d’optimisme, ce qui a pris les investisseurs à contrepied, et ensuite parce que les conséquences économiques négatives sont potentiellement très importantes, bien qu’on ne connaisse pas encore la durée de cette crise. Les impacts estimés sont effectivement spectaculaires et étaient encore inimaginables il y a quelques semaines.

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Une récession autour de 6% devient consensuelle pour la zone Euro. Le choc pourrait être encore plus violent aux Etats-Unis avec un recul du PIB qui pourrait atteindre 7 à 8% et un taux de chômage en très forte hausse, entre 15% et 30% selon les estimations ! Il est vrai que la méthode américaine de gestion des crises diffère par rapport à l’Europe. Le marché du travail étant historiquement beaucoup plus flexible, les entreprises ajustent leurs coûts très rapidement en licenciant et en réembauchant aussi rapidement une fois que l’activité repart. Le risque principal de ce trou d’air économique est qu’il peut se propager à la sphère financière : une augmentation significative des taux de défaut des entreprises et des remboursements de crédit des particuliers peut avoir des répercussions négatives sur les banques…

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