Coup d'envoi d'un G7 Finances dominé par la taxe Gafa

Reuters

Publié le 17/07/2019 10:01

CHANTILLY, Oise (Reuters) - La France vise un accord de principe sur l'instauration d'un impôt minimum sur les sociétés au niveau mondial afin de lutter contre l'évasion fiscale lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G7 qui s'ouvre ce mercredi à Chantilly (Oise).

"J'espère qu'à la fin de ce G7, demain, le principe d'un impôt minimum sera retenu", a déclaré le ministre français Bruno Le Maire sur France Inter.

A défaut de pouvoir convenir rapidement d'un taux pour cette fiscalité, "si déjà on peut tomber d'accord tous les sept pour dire 'l'évasion fiscale, ça suffit', il faut un impôt minimum, ce sera un progrès considérable", a-t-il ajouté.

Cette dernière réunion ministérielle avant le sommet des chefs d'Etat prévu fin août à Biarritz intervient une semaine après que les Etats-Unis ont menacé la France de représailles commerciales juste avant le vote définitif d'une taxe nationale sur les géants du numérique .

Bruno Le Maire a réaffirmé que le gouvernement français ne renoncerait pas à cette taxe, qu'il souhaite temporaire en attendant un accord global dans le cadre de l'OCDE (Organisation de coopération et développement économiques), sur les activités de groupes comme Facebook (NASDAQ:FB), Amazon (NASDAQ:AMZN), Apple (NASDAQ:AAPL) ou Google (NASDAQ:GOOGL).

"La France ne cédera pas sur la mise en place de sa taxation nationale. La meilleure solution et la sagesse, c'est de trouver une solution internationale. Le G7, c'est le bon moment de décider de cette taxation internationale et ensuite nous essaierons de trouver un accord à l'OCDE", a-t-il dit.

"C'est l'intérêt des Etats-Unis de mettre en place cette taxation d'un nouveau modèle économique qui repose sur la création de valeur par les données", a-t-il poursuivi en assurant qu'il ne s'agissait pas de cibler spécifiquement des entreprises américaines.

LA SUCCESSION DE LAGARDE DANS LES ESPRITS

Au-delà de ces questions fiscales, les grands argentiers des sept pays les plus riches de la planète (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), accompagnés du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi et des représentants des grandes organisations internationales (Banque mondiale, Commission européenne et Eurogroupe, FMI et OCDE) se pencheront sur le projet de "cryptomonnaie stable" Libra de Facebook, qui suscite de nombreuses réserves.

La question de la succession à la tête du Fonds monétaire international (FMI) de la Française Christine Lagarde, appelée à prendre la suite de Mario Draghi à la BCE, fera aussi l'objet de discussions informelles entre les participants, en marge des réunions officielles ou lors des entretiens bilatéraux.

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Bruno Le Maire, qui a exclu de se porter candidat à la tête du FMI, a estimé dans une interview au Figaro que le Fonds devait rester dirigé par un Européen.

Ils aborderont également les questions de la contribution du secteur financier à la lutte contre le changement climatique, du renforcement de la cybersécurité dans le secteur financier.

La réduction des inégalités, un des thèmes principaux de la présidence française du G7, sera par ailleurs abordée non seulement sous l'angle des disparités entre pays riches et pays en développement, mais aussi au sein des pays avancés.

Seront abordées, par exemple, la question de l'égalité femmes-hommes et celle de la transparence salariale.