Brexit: Les 27 valident l'accord, invitent les Britanniques à faire de même

Reuters

Publié le 25/11/2018 12:34

Brexit: Les 27 valident l'accord, invitent les Britanniques à faire de même

BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants des 27 pays qui resteront dans l'Union européenne ont validé dimanche l'accord de retrait du Royaume-Uni et pressé les Britanniques, dont la classe politique se déchire sur le sujet, de le soutenir à leur tour.

Les chefs d'Etat et de gouvernement ont avalisé le traité de quelque 600 pages fixant les conditions du départ du Royaume-Uni le 29 mars et la déclaration politique de 26 pages sur les relations commerciales qui entreront en vigueur à l'issue d'une période transitoire de deux à quatre ans.

A son arrivée, le négociateur européen en chef pour le Brexit, Michel Barnier, avait appelé tous les acteurs à prendre leurs responsabilités en validant cet accord, une invitation clairement adressée au Parlement britannique.

"Nous avons travaillé et négocié avec le Royaume-Uni, jamais contre le Royaume-Uni", a-t-il dit. "Maintenant, il est temps que tout le monde prenne ses responsabilités. Tout le monde."

La Première ministre britannique, Theresa May, aura fort à faire pour obtenir l'aval de la Chambre des Communes sur ce texte, critiqué à la fois par les députés les plus favorables au Brexit et les plus pro-européens.

Le secrétaire au Foreign Office, Jeremy Hunt, a estimé dimanche que l'arithmétique parlementaire s'annonçait "difficile".

Un vote négatif ouvrirait la possibilité d'un départ désordonné du Royaume-Uni, craint par l'ensemble des acteurs.

Le Parti unioniste démocrate (DUP), formation nord-irlandaise dont le soutien a permis à Theresa May de retrouver une majorité parlementaire après les élections de juin 2017, a annoncé qu'il ne soutiendrait pas le texte et qu'il réexaminerait son accord avec le gouvernement s'il est adopté à la Chambre des Communes.

Dans une lettre ouverte aux Britanniques, Theresa May a expliqué qu'elle mènerait campagne "corps et âme" pour obtenir un accord au Parlement.

"Je veux que ce soit un moment de renouveau et de réconciliation pour tout le pays. Ce doit être le moment d'abandonner pour de bons les étiquettes 'Leave' et 'Remain' et d'être unis", écrit-elle.

"UNE TRAGÉDIE"

Michel Barnier a estimé que "cet accord est une étape nécessaire pour construire la confiance entre le Royaume-Uni et l'UE. Nous devons construire dans la prochaine phase ce partenariat sans précédent et ambitieux. Nous resterons alliés, partenaires et amis".

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, dont le pays est touché au premier chef par le Brexit, avait affiché sa satisfaction sur les modalités de l'accord, tout en déplorant, comme de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, le départ du Royaume-Uni de l'UE.

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"C'est une tragédie", a dit le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Mais, a-t-il ajouté, "c'est le meilleur accord possible pour le Royaume-Uni et l'Union européenne".

Emmanuel Macron a quant à lui estimé que le départ du Royaume-Uni de l'Union montrait la nécessité de refonder cette dernière et que cette question devait être au coeur des élections européennes de mai.

"Cela montre que notre Europe a besoin d'une refondation, très clairement, et c'est cette option que je soutiens et sur laquelle nous continuerons à travailler et qui doit marquer à mes yeux le débat des prochaines élections européennes", a dit le président français.

Un vote négatif du Parlement britannique n'entraînerait pas mécaniquement le départ de Theresa May, qui pourrait "absolument" rester Première ministre, a ajouté Jeremy Hunt.