Baisse en vue pour Wall Street, le rebond s'essouffle en Europe

Reuters

Publié le 31/01/2022 14:15

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse à l'ouverture et les Bourses européennes hésitent lundi à mi-séance, le rebond amorcé en début de journée s'essoufflant alors que l'incertitude sur la politique monétaire américaine aux Etats-Unis reste au premier plan.

Les contrats à terme indiquent une ouverture en baisse de 0,7% pour le Dow Jones, de 0,5% pour le S&P-500 et de 0,1% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,18% à 6.953,3 vers 12h30 GMT après avoir pris jusqu'à 1,11% en début de séance. À Francfort, le Dax gagne 0,3% et à Londres, le FTSE cède 0,03%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 prend 0,25%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro monte de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,4%.

Ce dernier s'achemine vers sa pire performance mensuelle depuis octobre 2020 avec une baisse de 4,3% pour l'instant, alors que les craintes d'une accélération du resserrement de la politique monétaire aux Etats-Unis ont suscité un regain d'aversion pour le risque ces derniers jours.

"Les investisseurs vont rester coincés entre des anticipations de taux en hausse et des risques géopolitiques d'une part et des fondamentaux macroéconomiques et des résultats d'entreprises solides d'autre part. En conséquence, la volatilité des échanges devrait se poursuivre", a déclaré Mark Haefele, responsable des investissements chez UBS Global Wealth Management.

Outre les débats concernant la Fed, les investisseurs s'intéressent également à la stratégie de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BoE) qui doivent annoncer leurs décisions de politique monétaire jeudi sur fond d'inquiétude concernant l'inflation.

L'indice des prix à la consommation dans la zone euro sera publié mercredi et celui pour l'Allemagne ce lundi à 13h00 GMT.

La croissance économique de la zone euro a ralenti comme prévu à 0,3% au quatrième trimestre en raison de la nouvelle vague épidémique, bien que l'impact du variant Omicron et des restrictions sanitaires ait été plus important en Allemagne qu'en France ou en Italie.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Du côté des valeurs européennes, le groupe de grande distribution Casino chute de 14,63%, la plus forte baisse du SBF 120, après avoir abaissé sa prévision d'Ebitda pour 2021 pour ses enseignes en France. Dans son sillage, Carrefour (PA:CARR) recule de 5,15%.

Orpea, récemment mis en cause dans un livre sur la gestion des Ehpad en France, s'est retourné à la baisse (-5,68%) malgré l'annonce du limogeage de son directeur général.

A Londres, Vodafone (LON:VOD) avance de 2,99% après une information de Bloomberg sur une prise de participation du fonds activiste Cevian et l'annonce d'une collaboration avec notamment Intel (NASDAQ:INTC) sur les semi-conducteurs.

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Ryanair (LON:RYA) cède 1,23% après avoir publié une perte de 96 millions d'euros sur les trois derniers mois de 2021.

CHANGES

Le dollar cède un peu de terrain face à un panier de devises internationales mais reste proche du plus haut depuis juillet 2020 inscrit vendredi en raison du biais plus restrictif de la Fed. Depuis le début du mois, l'"indice dollar" gagne près de 1,3%.

Les attentes du marché sur au moins cinq relèvements des taux aux Etats-Unis cette année "reflètent la conviction croissante que la Fed est en retard dans la lutte contre les risques d'inflation et qu'elle devra procéder à un resserrement plus rapide", explique Mizuho.

L'euro remonte à 1,1147 dollar contre 1,1119 au plus bas vendredi, son plus bas niveau depuis juin 2020.

Bénéficiant également du reflux du dollar, la livre sterling est en hausse contre le billet vert mais contre l'euro alors que de nombreux acteurs du marché s'attendent à ce que la BoE relève à nouveau son taux directeur jeudi.

Goldman Sachs (NYSE:GS) va jusqu'à anticiper que ce taux, actuellement à 0,25%, atteigne 1% en mai et de 1,25% en novembre, en expliquant que "le Comité de politique monétaire prend au sérieux l'objectif d'inflation et agira pour que le Royaume-Uni ne soit pas confronté au risque d'une spirale salaires-prix".

TAUX

Les rendements obligataires de référence en zone euro sont en nette hausse dans un contexte de regain d'appétit pour les actifs jugés à risque et d'inquiétude concernant l'inflation.

Celui du Bund allemand à dix ans gagne près de cinq points de base, à 0,01% et s'achemine vers sa plus forte hausse quotidienne depuis le 8 décembre.

Les marchés monétaires anticipent désormais une probabilité de 100% d'une hausse de taux de la BCE d'ici septembre et une hausse totale d'un quart de point d'ici fin décembre.

En Italie, le dix ans a touché un creux de deux semaines à 1,294%, la réélection de Sergio Mattarella à la tête de l'Etat avec Mario Draghi toujours au poste de président du Conseil ayant rassuré les investisseurs sur le risque d'instabilité politique à court-terme dans le pays.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance légèrement, à 1,7909%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole se rapprochent des plus hauts de sept ans atteints vendredi en raison des préoccupations concernant l'offre et les tensions géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient.