Actions et taux baissent face aux craintes sur l'économie mondiale

Reuters

Publié le 12/05/2022 14:10

PARIS (Reuters) - Wall Street devrait baisser à l'ouverture et les Bourses européennes reculent à mi-séance jeudi, les investisseurs redoutant que le durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) face à l'inflation favorise le ralentissement de l'économie.Les contrats à terme sur les indices new-yorkais indiquent un recul de 0,11% de Dow Jones, de 0,59% pour le Standard & Poor's-500 et de 1,05% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 2,24% à 6.129,27 vers 11h35 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,92% et à Londres, le FTSE cède 1,93%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 1,6%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 2,17% et le Stoxx 600 de 1,78%.Le ralentissement moins marqué que prévu de la hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis, ressortie à 8,3% sur un an en avril, est la principale cause de la baisse généralisée des actions mais aussi des rendements obligataires.

"Les marchés craignent que les banques centrales, en essayant de dompter l'inflation, ne déclenchent une récession ou du moins un fort ralentissement économique. Quand on regarde les données des prix à la consommation, il est peut-être un peu trop tôt pour annoncer un pic de l'inflation", a déclaré Luc Filip chez SYZ Private Banking.

La publication, à 12h30 GMT, des prix à la production aux Etats-Unis devrait alimenter le débat sur la trajectoire des taux de la Fed.

TAUX

Les rendements des obligations d'Etat reculent nettement: celui à dix ans allemand perd 14,1 points de base à 0,86% et son équivalent français plus de 25 points à 1,39%, tous deux à leur plus bas niveau depuis le 29 avril.

Aux Etats-Unis, les statistiques de l'inflation américaine ont par ailleurs eu pour effet d'accentuer l'aplatissement de la courbe des rendements des Treasuries: l'écart entre les rendements à deux et dix ans est tombé mercredi en séance sous 10 points de base, au plus bas en près de deux semaines. Il s'affiche désormais autour de 24,63.

Le rendement des Treasuries à dix ans s'affiche à 2,8299% contre 2,9246% en clôture mercredi.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les valeurs de croissance devraient à nouveau plomber la séance américaine, en particulier le Nasdaq Composite qui a déjà chuté mercredi de plus de 3%.

Dans les échanges en avant-Bourse, Meta (NASDAQ:FB), Microsoft (NASDAQ:MSFT), Alphabet (NASDAQ:GOOGL), Apple (NASDAQ:AAPL), Amazon (NASDAQ:AMZN) et Tesla (NASDAQ:TSLA) reculaient de 1% à 2,1%.

L'action Apple a lâché 5,2% la veille, perdant par conséquent la place de première capitalisation boursière au monde au profit de Saudi Aramco (TADAWUL:2222). Le géant pétrolier, qui a bénéficié de la flambée des cours du brut, affiche une capitalisation d'environ 2.426 milliards de dollars et Apple de 2.371 milliards.

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VALEURS EN EUROPE

En Bourse, tous les secteurs européens sont dans le rouge et les plus fortes baisses vont aux compartiments des ressources de base (4,27%) et de l'automobile (2,64%).

À Paris, les poids lourds de l'industrie du luxe Kering (EPA:PRTP), LVMH (EPA:LVMH) et Hermès (EPA:HRMS) perdent de 4,14% à 4,63%.

Tod's chute de 5,83%, le groupe italien de chaussures de luxe ayant annoncé que les mesures de confinement en Chine avaient pesé sur ses performance en mars.

À Francfort, Commerzbank (ETR:CBKG), Siemens (SIX:SIEGn) et Heidelbergcement abandonnent de 2,9% à 5,12% après la publication de leurs résultats. Le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (EPA:STM) se distingue à la hausse (+3,14%) après avoir dit viser un chiffre d'affaires annuel supérieur à 20 milliards de dollars (19,04 milliards d'euros) en 2027 au plus tard, grâce à une demande toujours soutenue des secteurs automobile et industriel et des constructeurs de smartphones.

CHANGES

Favorisé par son statut de valeur refuge, l'"indice dollar", quimesure les variations de la devise américaine face à un panier de référence, est en hausse de 0,63%, au plus haut en près de 20 ans.

L'euro chute d'environ 1%, à 1,0411 dollar, son plus bas niveau depuis janvier 2017.

La livre sterling a elle atteint un creux de deux ans contre le billet vert après l'annonce d'une croissance inférieure aux attentes de l'économie britannique au premier trimestre et d'une contraction surprise sur le seul mois de mars.

Le climat général défavorise également les cryptomonnaies, à commencer par le bitcoin, tombé à 25.401,05 dollars pour la première depuis fin 2020.

PÉTROLE