Abe en Europe, Obama à Tokyo: le Japon joue une partie commerciale serrée

AFP

Publié le 18/04/2014 09:28

Mis à jour le 18/04/2014 10:15

Avec la venue du président Obama fin avril à Tokyo puis une tournée européenne de son Premier ministre Shinzo Abe début mai, le Japon joue une partie commerciale serrée: il négocie deux ambitieux accords de libre-échange, mais rechigne toujours à ouvrir des pans de son marché.

Il y a environ un an, le Japon s'est engagé quasi simultanément dans des négociations trans-Pacifiques sous la houlette des Etats-Unis (le TPP, au total 12 pays représentant 40% du PIB mondial) mais aussi avec l'Union Européenne, avec qui le Japon pèse en cumulé 30% de l'économie du monde et 40% de son commerce.

Si la conclusion du TPP, tant voulue par Washington avant la fin 2013, a été reportée, c'est de l'avis général du fait essentiellement du Japon qui a résisté aux appels pressants des Etats-Unis concernant son marché agricole. Car Tokyo ne veut rien lâcher sur ses cinq "vaches sacrées": sucre, riz, blé et produits à base de céréales, produits laitiers, boeuf et porc.

Dix-huit heures de discussions bilatérales pied à pied la semaine dernière à Tokyo n'ont pratiquement rien donné, et côté américain commence à poindre l'agacement. Au point qu'un élu républicain du Congrès, David Camp, a suggéré que le TPP se passe du Japon.

Le négociateur en chef japonais va tenter cette semaine à Washington de débloquer la situation à dix jours d'une visite d'Etat au Japon de Barack Obama, lui-même pressé d'arracher un accord alors que de cruciales élections de mi-mandat se profilent.

De plus Tokyo a enfoncé un coin dans le TPP en concluant en solo un accord avec l'un des 11 autres participants: l'Australie. Le Japon a entrouvert son marché du boeuf avec une baisse des droits de douane, mais très graduellement sur 18 ans. Pour nombre d'analystes l'avantage et la manoeuvre politiques sont évidents: Tokyo peut désormais claironner que contrairement aux critiques il est capable d'ouvrir son marché.