Croissance: des ménages très sollicités et peu aidés

AFP

Publié le 24/04/2014 17:41

Mis à jour le 24/04/2014 19:46

Ils payent davantage d'impôts et seront mis à contribution pour faire économiser 50 milliards d'euros à la France, mais ils sont priés de soutenir l'activité en consommant et en réduisant leur épargne: les réformes du gouvernement demandent beaucoup aux ménages français.

Dans le programme de stabilité présenté mercredi, le gouvernement table sur une dynamisation de la croissance économique (1% en 2014, 1,7% en 2015 puis 2,25% pendant deux ans) et espère "que l'accélération de la reprise sera portée par le retour de la confiance des ménages et des entreprises".

Un "choc de confiance" plusieurs fois évoqué dans ce document prévisionnel soumis à l'approbation de la Commission européenne, mais qui ne concernera donc pas seulement les entreprises, lesquelles bénéficient de plus de 40 milliards d'allègements sociaux et fiscaux d'ici 2017.

Les ménages, pourtant beaucoup moins bien servis sur le papier par les mesures de redistribution (5 milliards d'allègements), y sont annoncés comme de retour dans les magasins pour dépenser non seulement un revenu qu'ils auraient retrouvé après une période de chômage mais aussi l'épargne dite "de précaution" qu'ils estimeraient désormais accessoire.

"Nous souffrons d'un problème de compétitivité beaucoup plus que d'un problème de demande intérieure", a décrit mercredi devant la Commission des Finances le ministre des Finances Michel Sapin, affirmant ainsi clairement qu'un choix a été fait, peu favorable aux ménages même si beaucoup est attendu d'eux dans le soutien de l'activité.

La consommation des ménages est un moteur traditionnel de la croissance française. Mais ces dernières années, en raison de la crise, elle a subi un revers: +0,4% en moyenne par an entre 2007 et 2012. Mais comme elle n'a jamais complètement calé, même lorsque le pouvoir d'achat a reculé en 2012, le gouvernement perçoit les ménages comme un agent économique plus résilient.