Allemagne: Le climat des affaires se dégrade encore en avril

Reuters

Publié le 24/04/2018 13:00

Allemagne: Le climat des affaires se dégrade encore en avril

BERLIN (Reuters) - Le climat des affaires s'est dégradé pour le cinquième mois consécutif en Allemagne en avril, montre mardi l'enquête mensuelle de l'institut Ifo qui confirme le moindre dynamisme de la première économie d'Europe depuis le début de l'année.

L'indice du climat des affaires calculé par l'Ifo, qui y a intégré pour la première fois des données du secteur des services, a reculé à 102,1 contre 103,3 (révisé) en mars. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un indice à 102,7.

Le sous-indice mesurant les conditions actuelles a fléchi à 105,7 contre 106,6 (révisé) en mars et celui sur les anticipations a reculé à 98,7 contre 100,0 (révisé). Les économistes anticipaient respectivement 106,0 et 99,5.

"L'optimisme des chefs d'entreprise allemands s'est évaporé", a déclaré dans un communiqué Clemens Fuest, directeur de l'Ifo. "L'économie allemande ralentit."

Klaus Wohlrabe, économiste de l'institut munichois, a toutefois estimé que cette cinquième baisse consécutive de l'indice dénotait une "normalisation" et non un changement de tendance, ajoutant que l'Allemagne était "loin d'une récession".

Il a dit prévoir une décélération de la croissance à 0,4% au premier trimestre contre 0,6% sur les trois derniers mois de 2017.

Le ministère des Finances et la Bundesbank ont également averti sur une décélération de la croissance allemande au premier trimestre. Le gouvernement publiera ses prévisions mercredi.

Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé la semaine dernière sa prévision pour le PIB allemand en 2018, tablant désormais sur une expansion de 2,5%.

L'enquête de l'Ifo, désormais établie à partir des réponses de 9.000 firmes, montre que le sentiment des chefs d'entreprise s'est dégradé dans le secteur manufacturier pour le troisième mois consécutif, tout en restant à un niveau élevé.

Dans les services, il s'est fortement détérioré en raison d'une chute des anticipations à six mois.

A l'inverse, l'indice pour le secteur de la construction a atteint un nouveau record à la faveur de la demande de logements neufs alimentée par la croissance démographique, le bas niveau des taux d'intérêt et la bonne tenue du marché du travail.