La France sera "impitoyable" face à l'antisémitisme, affirme Macron

Reuters

Publié le 08/11/2023 17:07

(Bien lire au §4 que Darmanin s'exprimait au Sénat)

PARIS (Reuters) - La République française "ne transigera pas" et sera "impitoyable" face à l'antisémitisme, a déclaré mercredi Emmanuel Macron, alors que le pays connaît une résurgence d'actes antisémites depuis l'attaque du Hamas et l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza.

"Aujourd'hui, l'antisémitisme refait surface, dans les mots, sur les murs. Il s'affiche sans crainte et sans honte", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un déplacement au Grand Orient de France dans le 9e arrondissement de Paris.

"La République ne transige pas, ne transigera pas et nous serons impitoyables face aux porteurs de haine."

Depuis le 7 octobre et l'attaque surprise du Hamas, 1.159 actes antisémites ont été recensés en France, ce qui correspond à trois fois plus d'évènements de ce type enregistrés que sur l'ensemble de 2022, a détaillé mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au Sénat.

Mardi, la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, ont appelé "tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de notre République" à participer dimanche à une "grande marche civique" contre l'antisémitisme.

Mais la manifestation, qui se voulait une démonstration de concorde nationale, a vite été empêtrée dans une polémique sur la présence annoncée du Rassemblement national (RN) dans le cortège.

Devant le Grand Orient, Emmanuel Macron n'a pas indiqué s'il se rendrait à cette marche civique, à laquelle doit participer la Première ministre Elisabeth Borne, mais a renvoyé dos-à-dos - sans les nommer - l'extrême gauche et l'extrême droite sur leur position face au conflit au Proche-Orient et à l'antisémitisme.

"Veillons à (éviter) toutes les confusions dans une époque où les uns préfèrent rester ambigus sur la question de l'antisémitisme par souci de flatter de nouveaux communautarismes. Et les autres prétendent soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien aux juifs. En refusant, ceux-là même, de condamner clairement leur position passée", a déclaré le chef de l'Etat.

LE RN "N'A PAS SA PLACE"

La France Insoumise (LFI), dont la position sur le Hamas est vivement critiquée, a annoncé mercredi qu'elle ne participerait pas à la marche organisée dimanche, dénonçant la présence du RN "qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme", a indiqué la formation d'extrême gauche dans un communiqué.

Le parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) a pour sa part assuré qu'il serait présent, mais il a exigé que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher demandent au RN de ne pas venir. Le parti a aussi appelé à la formation d'un "cordon républicain" dans le cortège pour être séparés des représentants RN et d'extrême droite.

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Même au sein du gouvernement, la gêne est palpable. Interrogé à l'issue du conseil des ministres, le porte-parole de l'exécutif Olivier Véran a jugé mercredi que "le RN n'a pas sa place" dans la marche contre l'antisémitisme.