La branche de l'EI impliquée dans l'attentat de Moscou a plusieurs fois tenté de viser la France-Macron

Reuters

Publié le 25/03/2024 11:42

Mis à jour le 25/03/2024 15:56

PARIS (Reuters) - Le groupe État islamique au Khorassan (EI-K), qui a revendiqué l'attentat meurtrier de Moscou, a tenté à plusieurs reprises de frapper le sol français au cours des derniers mois, ont déclaré lundi Emmanuel Macron et Gabriel Attal.

"Cet attentat a été revendiqué par l'État islamique et les informations dont nous disposons dans nos services, comme nos principaux partenaires, indiquent en effet que c'est une entité de l'État islamique qui a fomenté cet attentat", a déclaré le président français à la presse à son arrivée en Guyane.

"La menace est sérieuse et nous prenons toutes les précautions", a abondé lundi le premier ministre, qui s'exprimait depuis la gare Saint-Lazare, à Paris.

Le Premier ministre a annoncé un renforcement de la présence policière devant les lieux publics sensibles, dont les écoles, et a annoncé 4.000 militaires supplémentaires et mobilisables dans le cadre de la mission Sentinelle, à laquelle sont affectés 3.000 soldats.

Les autorités françaises ont décidé dimanche de relever le niveau d'alerte en France au stade maximal, celui d'"urgence attentat", à la suite de l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique à Moscou.

Le relèvement du niveau d'alerte à "urgence attentat" est "une mesure de précaution mais avec des éléments crédibles et solides", a précisé le chef de l'Etat.

"Ce groupe particulier (...) a conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur notre sol."

Depuis 2017, 45 projets d'attentats ont été déjoués, et deux projets en 2024, a précisé le Premier ministre, ajoutant qu'un projet d'attentat de l'EI-K à Strasbourg avait été évité en 2022.

La France, a ajouté le président, a "proposé aux services russes, comme à nos partenaires de la région, une coopération accrue" dans la lutte contre le terrorisme, alors que cet attentat a renforcé les craintes sécuritaires dans la région.

Interrogé lundi lors d'une conférence de presse sur un possible échec des services de sécurité russes à déjouer l'attentat, Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a répondu qu'aucun pays "ne peut être complètement à l'abri de la menace terroriste".

Ailleurs en Europe, l'Italie a annoncé qu'elle allait renforcer les mesures de sécurité dans le pays.

"En prévision des prochaines vacances de Pâques, une intensification des activités de surveillance et de contrôle par la police a été décidée", ont déclaré les forces de l'ordre dans un communiqué, ajoutant qu'une attention particulière sera accordée à "toutes les cibles sensibles".

L'EI-K, cellule du groupe Etat islamique qui a fait son apparition dans l'Est afghan en 2014, cherche à établir un califat qui s'étendrait en Afghanistan, au Pakistan, au Turkménistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan et en Iran.

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CONTRE-PRODUCTIF

La Russie a de nouveau contesté lundi les affirmations des États-Unis selon lesquelles l'EI serait responsable de l'attentat survenu vendredi soir dans une salle de concert de la banlieue de Moscou, qui a fait 137 morts et 182 blessés.

Dmitri Peskov a ainsi déclaré qu'il refusait de commenter la revendication de l'attentat par le groupe État islamique tant que l'enquête serait en cours.

Emmanuel Macron a appelé Moscou à éviter toute instrumentalisation de cette attaque pour justifier des mesures de rétorsion contre Kyiv.