France/Climat: Le Sénat amende à nouveau le projet de loi constitutionnelle

Reuters

Publié le 05/07/2021 19:42

Mis à jour le 05/07/2021 20:55

PARIS (Reuters) - Le Sénat, majoritairement à droite, a adopté lundi en deuxième lecture sa propre version, différente de celle de l'Assemblée nationale, du projet de loi visant à inscrire la préservation de l'environnement dans la Constitution.

Le texte doit être adopté dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement pour pouvoir être soumis à référendum par le président de la République, une promesse d'Emmanuel Macron.

Le groupe des sénateurs RDPI, qui représente la majorité présidentielle, a estimé que la rédaction adoptée par le Sénat fermait "définitivement la porte à la tenue d'un référendum" et dénoncé sur Twitter (NYSE:TWTR) "l'irresponsabilité de la droite sénatoriale sur les questions environnementales".

"En refusant le référendum pour le climat, la droite sénatoriale montre son sectarisme politique, sa peur de l'expression populaire et son incompréhension des enjeux climatiques", a déclaré le président du groupe, François Patriat, dans un communiqué.

A gauche, le sénateur socialiste des Landes Eric Kerrouche a dénoncé un débat biaisé.

"A nouveau, cette révision donne lieu à des débats de pharisiens où chacun, gouvernement, majorité à l'Assemblée, majorité au Sénat, feint de chercher un compromis dans un jeu de poker menteur", a-t-il dit à la tribune de la chambre haute.

"Dès l'origine, il y avait d'ailleurs peu de chances d'aboutir au regard des délais, ce qui révèle l'insincérité manifeste de la volonté initiale de l'exécutif", a-t-il ajouté.

Ce projet de loi complétant l'article 1er de la Constitution, préconisé par la Convention citoyenne sur le climat, prévoyait initialement que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique".

Cette version a été rejetée en mai en première lecture par le Sénat, qui s'opposait au terme "garantir" et "lutter". L'Assemblée nationale a adopté fin juin un texte amendé en deuxième lecture, remplaçant le verbe "lutter" par "agir".