France: Le gouvernement "déterminé" à trouver un compromis sur l'immigration

Reuters

Publié le 12/12/2023 09:23

Mis à jour le 12/12/2023 22:25

PARIS (Reuters) - Elisabeth Borne a assuré mardi que son gouvernement continuerait d'oeuvrer à un "compromis" sur son projet de loi immigration, rejeté la veille par l'Assemblée nationale, afin de trouver des solutions efficaces "réclamées par les Français".

L'exécutif va convoquer "au plus vite" une commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de sortir de l'impasse, a annoncé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran à l'issue du conseil des ministres.

"Nous gardons le cap, nous ne renoncerons jamais à trouver des compromis", a déclaré Elisabeth Borne lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Le débat va se poursuivre. Nous ne renoncerons pas à apporter des mesures fortes à nos concitoyens."

La Première ministre a également redit "toute sa confiance" à Gérald Darmanin, fragilisé par le vote des députés lundi. Le ministre de l'Intérieur a présenté dans la foulée du vote sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a refusée.

En choisissant la voie médiane de la CMP, le gouvernement écarte les deux autres options qui s'offraient à lui après l'adoption de la motion de rejet grâce aux voix de La France insoumise (LFI), des écologistes, des socialistes, du Rassemblement national (RN) et d'une partie des élus Les Républicains (LR) : retirer le texte, ou le renvoyer au Sénat.

EMBÛCHES

La CMP, composée de sept députés (3 Renaissance, 1 Modem, 1 LR, 1 LFI et 1 RN) et sept sénateurs (3 LR, un centriste, 1 Renaissance, et deux socialistes), travaillera sur le texte issu des débats à la chambre haute, durci par rapport à la copie initiale présentée par Gérald Darmanin. Si elle parvient à un accord, le texte reviendra dans les deux chambres pour un vote.

"Nous avons besoin de solutions, d'un texte rapidement. Notre détermination ne faiblit pas", a martelé Elisabeth Borne, dénonçant une alliance "irresponsable" entre la Nupes et le RN.

Censé, selon les mots de Gérald Darmanin, être "gentil avec les gentils et méchant avec les méchants", le projet de loi sur l'immigration est décrié tant par la gauche, qui dénonce le durcissement des conditions d'accueil des étrangers, que par la droite, en raison notamment de la possibilité de régulariser des sans-papiers employés dans des secteurs économiques en tension.