Espionnage par la NSA : Macron et Merkel demandent de la "clarté"

Reuters

Publié le 31/05/2021 18:26

Mis à jour le 31/05/2021 19:00

PARIS/BERLIN (Reuters) - Toute la clarté doit être faite sur le détournement présumé des systèmes de renseignements du Danemark par les Etats-Unis afin d'espionner de hauts responsables européens, ont déclaré lundi Emmanuel Macron et Angela Merkel à l'issue du 22e conseil des ministres franco-allemand.

"Si l'information est juste", l'espionnage de dirigeants européens par l'agence de renseignement des Etats-Unis (National Security Agency, NSA), dont la chancelière allemande, entre 2012 et 2014, serait "inacceptable", a insisté le président français en réaction à une enquête de la télévision publique danoise DR rendue publique dimanche.

"Ce n'est pas acceptable entre alliés, de manière très claire, ça l'est encore moins entre alliés et partenaires européens", a souligné Emmanuel Macron en allusion au rôle qu'auraient joué les services de renseignements danois dans cette affaire.

"Je suis attaché aux liens de confiance qui unissent Américains et Européens (...) Ce que nous attendons, c'est la clarté complète", a poursuivi le chef de l'Etat français pendant une conférence de presse conjointe avec Angela Merkel.

"Nous avons demandé à ce que nos partenaires danois et américains nous apportent toutes les informations sur ces révélations", a ajouté Emmanuel Macron. "Nous sommes en attente de ces réponses (...) pour apporter toute la clarté sur ces faits passés et surtout (...) sur les pratiques présentes."

Angela Merkel a dit "entièrement partager" la position de son homologue français.

"Je ne peux que faire écho à ce qu'a dit Emmanuel Macron", a souligné la chancelière allemande.

"Je suis soulagée que le gouvernement danois, la ministre de la Défense, ait dit très clairement ce qu'elle pensait de ces pratiques et je pense que c'est une bonne base non seulement pour clarifier les choses, mais pour construire une relation de confiance", a-t-elle ajouté.

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, avait déclaré lundi matin que des vérifications étaient nécessaires avant d'éventuelles "protestations diplomatiques" si ces faits, "extrêmement graves", venaient à être confirmés.