Nancy Pelosi conditionne un accord commercial entre Washington et Londres au respect de l'accord du Vendredi saint

Reuters

Publié le 20/05/2022 13:00

par Andrew MacAskill

LONDRES (Reuters) - Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès américain, a averti le Royaume-Uni qu'il ne pourrait pas y avoir d'accord commercial avec les Etats-Unis si Londres mettait en péril l'accord de paix en Irlande du Nord, dit du "Vendredi saint".

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a annoncé mardi que le gouvernement britannique comptait présenter dans les semaines à venir un projet de loi modifiant le protocole nord-irlandais prévu par l'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Ce protocole prévoit l'instauration de contrôles douaniers sur certaines marchandises transitant de Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord, une province britannique. Son objectif était, à la suite du Brexit, d'éviter le rétablissement d'une frontière physique avec la république d'Irlande, membre de l'UE, mais ce dispositif a entraîné des perturbations dans l'approvisionnement de l'Irlande du Nord et réveillé des tensions politiques.

Nancy Pelosi a dit que pour elle l'accord existant était essentiel au maintien de l'accord de paix de 1998, qui a mis fin à trois décennies de violences en Irlande du Nord, au cours desquelles les affrontements entre nationalistes catholiques et loyalistes protestants ont fait quelque 3.600 morts.

"Si le Royaume-Uni choisit de saper les accords du Vendredi saint, le Congrès ne peut pas et ne soutiendra pas un accord bilatéral de libre-échange avec le Royaume-Uni", a fait savoir Nancy Pelosi dans un communiqué diffusé jeudi.

La question nord-irlandaise a ravivé le clivage entre unionistes et républicains entre les deux parties de l'île malgré l'accord de 1998 négocié avec la médiation de l'ancien président américain, Bill Clinton. De nombreux nationalistes catholiques aspirent à une unification avec l'Irlande du Nord, tandis que les unionistes protestants veulent continuer à faire partie du Royaume-Uni.

Ce dernier avait fait d'un accord commercial post-Brexit avec les Etats-Unis l'une de ses grandes priorités mais les espoirs d'un accord rapide ont été déçus alors que l'administration Biden ne semble pas pressée d'y parvenir.