Inquiétude pour l'opposant égyptien emprisonné Alaa Abd el Fattah

Reuters

Publié le 08/11/2022 13:17

CHARM EL-CHEIKH, Egypte/GENEVE (Reuters) - La mère de l'activiste égypto-britannique Alaa Abd el Fattah a dit mardi n'avoir depuis plus d'une semaine aucune nouvelle de son fils emprisonné et ne pas avoir d'information sur sa santé, alors qu'il devait cesser de boire il y a 48 heures après 220 jours de grève de la faim.

La condition médicale de cette figure du soulèvement de 2011 contre l'ancien président Hosni Moubarak, qui a passé la plus grande partie de la décennie écoulée en détention, suscite la plus grande inquiétude.

Le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies, l'Autrichien Volker Türk, a appelé mardi le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, qui a étouffé toute forme de contestation depuis son arrivée au pouvoir en 2013 à la faveur d'un coup d'Etat militaire, à libérer Alaa Abd el Fattah sans délai.

Le blogueur et militant pro-démocratie a de nouveau été condamné à cinq ans de prison en décembre 2021 pour avoir diffusé des "fausses informations".

"Abd el Fattah est en grand danger. Sa grève de la soif constitue un énorme risque pour sa vie", a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole de Volker Türk à Genève.

Sa mère, Laila Soueif, elle-même militante des droits humains, a dit avoir attendu en vain pendant dix heures devant la prison de Wadi al Natroun, au sud du Caire, dans l'espoir de recevoir la lettre hebdomadaire de son fils, qui lui est généralement transmise le lundi.

"Ils m'ont dit qu'il a refusé d'écrire une lettre, qu'il ne va pas mal, mais qu'il refuse de transmettre une lettre", dit-elle dans un message vidéo. "Je n'ai aucune preuve qu'Alaa est vivant et conscient."

Alaa Abd el Fattah a fait savoir qu'il cesserait de boire dimanche, au moment où s'ouvrait dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh la 27e conférence des Nations unies pour le climat (COP27), dont Abdel Fattah al Sissi entend faire une vitrine de son pouvoir.

Plusieurs dirigeants étrangers ont publiquement évoqué le sort de l'activiste, dont le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron, qui ont dit avoir soulevé la question de sa libération lors de leurs entretiens respectifs avec le président égyptien.