Birmanie: La junte exécute quatre militants pro-démocratie

Reuters

Publié le 25/07/2022 10:30

Mis à jour le 25/07/2022 15:20

(Reuters) - La junte militaire au pouvoir en Birmanie a annoncé lundi avoir exécuté quatre militants pro-démocratie accusés d'avoir aidé à commettre des "actes terroristes", les premières exécutions depuis plus de trente ans dans le pays.

La France, par la voix de la porte-parole du ministère des Affaires étrangère, a dénoncé "une régression majeure et une nouvelle étape dans l'escalade des atrocités commises par la junte birmane". Le Conseil de sécurité national américain a condamné pour sa part un acte "haineux" et appelé le régime birman à "un retour pacifique à la démocratie".

Condamnés à mort à l'issue de procès à huis clos en janvier et en avril, les quatre prisonniers étaient accusés d'avoir aidé des milices à combattre l'armée qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État l'année dernière et déclenché une répression sanglante contre ses opposants.

Le gouvernement d'unité nationale birman, mouvement composé des parlementaires déchus de leur mandat, des chefs de file de la contestation contre le coup d'Etat et des représentants des minorités ethniques, a condamné les exécutions et appelé la communauté internationale à prendre des mesures contre la junte.

"Extrêmement attristé (...) je condamne la cruauté de la junte", a déclaré à Reuters par message Kyaw Zaw, le porte-parole du bureau du président du mouvement. "La communauté internationale doit punir leur cruauté", a -t-il demandé.

Parmi les personnes exécutées figurent Kyaw Min Yu, dit "Jimmy", figure de l'opposition pro-démocratie, et Phyo Zeya Thaw, ancien député dans les rangs du parti de l'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi et artiste hip-hop, selon le journal Global New Light of Myanmar.

Les deux autres personnes exécutées sont Hla Myo Aung et Aung Thura Zaw.

"Ces exécutions constituent une privation arbitraire de la vie et sont un nouvel exemple du bilan atroce de la Birmanie en matière de droits humains, a déclaré Erwin Van Der Borght, directeur régional d'Amnesty International