Allemagne: Joachim Nagel choisi pour la présidence de la Bundesbank

Reuters

Publié le 20/12/2021 10:36

Mis à jour le 20/12/2021 11:56

FRANCFORT (Reuters) - Le gouvernement allemand a choisi Joachim Nagel pour succéder à Jens Weidmann à la présidence de la Bundesbank, a annoncé lundi le ministre des Finances, Christian Lindner, en expliquant ce choix par une volonté de continuité dans la politique monétaire face aux risques d'inflation.

Economiste âgé de 55 ans, Joachim Nagel a déjà travaillé au sein de la banque centrale allemande, dont il a été membre du directoire. Précédemment dans sa carrière, il a été consultant pour le Parti social-démocrate dont est issu le nouveau chancelier Olaf Scholz.

Il succédera le 1er janvier à Jens Weidmann, qui a décidé de démissionner cinq ans avant la fin de son mandat, après s'être opposé sans succès pendant une décennie à la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) combinant taux d'intérêt négatifs et rachats d'obligations souveraines.

Joachim Nagel va prendre la tête de la Bundesbank dans une période délicate, alors que l'inflation en zone euro est deux fois plus élevée que l'objectif de 2% que s'est fixé la BCE et que le conseil des gouverneurs de la banque est divisé sur son appréciation de l'évolution des prix.

"Au vu des risques inflationnistes, l'importance d'une politique monétaire orientée vers la stabilité augmente. Nagel est une personnalité expérimentée qui assurera la continuité à la Bundesbank", a écrit Christian Lindner, lui-même issu du Parti libéral démocrate, sur Twitter (NYSE:TWTR).

Lors de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE jeudi, Jens Weidmann s'est opposé en vain à la prolongation de certains achats d'actifs sur les marchés et a émis des doutes sur les prévisions d'inflation de la banque centrale, qui sous-estiment les risques selon lui.

Joachim Nagel travaille actuellement pour la Banque des règlements internationaux (BRI), souvent considérée comme la banque centrale des banques centrales.

Il ne s'est pas exprimé depuis des années sur les questions de politique monétaire mais lors de ses dernières prises de position, en tant que membre du directoire de la Bundesbank de 2010 à 2016, il avait adopté une position très ferme sur l'inflation et s'était montré partisan d'une stricte discipline budgétaire.