Le Parlement britannique se prononce sur l'accord de Brexit

Reuters

Publié le 15/01/2019 10:17

Le Parlement britannique se prononce sur l'accord de Brexit

par William Schomberg

LONDRES (Reuters) - Theresa May se prépare à essuyer une défaite aux conséquences imprévisibles mardi soir au Parlement britannique lors d'un vote historique sur l'accord de Brexit qu'elle a négocié pendant de longs mois avec Bruxelles.

Dans un appel de la dernière chance, la Première ministre conservatrice a exhorté lundi les députés de la Chambre des communes à bien examiner les quelque 600 pages fixant les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 29 mars prochain à 23h00 GMT.

Mais tous les observateurs s'accordent à prédire un rejet du projet de traité lors du vote qui débutera à 19h00 GMT.

La seule incertitude concerne l'ampleur de ce rejet.

Si Theresa May parvient à limiter la casse, elle demandera probablement à Bruxelles de nouvelles concessions dans l'espoir de soumettre à nouveau son plan au Parlement.

Mais en cas de large défaite, elle pourrait être contrainte de reporter la date du Brexit et de laisser la porte ouverte à de nouveaux scénarios allant d'un second référendum à la sortie de l'Union européenne sans accord.

Dominic Raab, qui a démissionné en novembre dernier de son poste de ministre du Brexit pour marquer son hostilité au projet d'accord négocié par Theresa May, a jugé mardi qu'il était temps pour le Royaume-Uni de se préparer à un "no-deal", une perspective qui effraie de nombreux employeurs britanniques.

"Il est temps que nous montrions clairement, par ce vote, que non seulement les termes actuels sont inacceptables mais que nous n'allons pas rester les bras en l'air. Nous allons partir le 29 mars", a dit ce farouche partisan du Brexit.

TROP OU PAS ASSEZ

Pour les Brexiters comme les Remainers, le texte de 585 pages négocié pendant plus d'un an équivaut à céder du pouvoir à l'UE sans obtenir les bénéfices attendus d'une plus grande autonomie.

C'est la clause de "sauvegarde" ("backstop") prévue dans le projet d'accord, destinée à empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord et instituant de fait un statut spécifique pour cette dernière, qui demeure la principale source de blocage.

Les dirigeants européens ont promis lundi dans un courrier adressé à Theresa May qu'ils chercheraient les moyens d'empêcher d'activer cette clause de sauvegarde, sans parvenir à convaincre les parlementaires récalcitrants.

Le parti unioniste nord-irlandais DUP, sur lequel Theresa May s'appuie pour disposer d'une majorité absolue aux Communes, a déjà averti qu'il voterait contre l'accord.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

La Première ministre a tenté de persuader les élus indécis à voter en faveur de son accord en soulignant lundi que le rejet de son texte pourrait déboucher sur l'abandon du Brexit plutôt que sur un Brexit sans accord.

Elle a également affirmé que ce vote négatif pourrait aboutir à une dislocation du Royaume-Uni et redonner l'initiative à l'opposition travailliste.