USA: Les créations d'emplois fléchissent mais le chômage reste bas

Reuters

Publié le 10/01/2020 16:06

USA: Les créations d'emplois fléchissent mais le chômage reste bas

par Lucia Mutikani

WASHINGTON (Reuters) - Les créations d'emplois ont ralenti plus qu'attendu aux Etats-Unis en décembre mais restent suffisamment vigoureuses pour prolonger le cycle d'expansion de l'économie américaine, en dépit de la contraction du secteur manufacturier sur fond de tensions commerciales.

Le rapport mensuel publié vendredi par le département du Travail fait état de 145.000 créations d'emplois non-agricoles le mois dernier contre un consensus de 164.000 et après 256.000 en novembre.

Les chiffres de novembre avaient été gonflés par le retour au travail d'environ 46.000 ouvriers après la grève chez General Motors (NYSE:GM).

Une partie du ralentissement du mois dernier peut être attribuée en outre à un effet saisonnier, la fête de Thanksgiving étant tombée plus tard que d'habitude.

Les chiffres d'octobre et novembre ont été révisés pour montrer au total 14.000 créations d'emplois de moins qu'initialement annoncé.

Le taux de chômage est stable à 3,5%, à un creux de près de 50 ans, et la croissance du salaire horaire moyen a ralenti, à 0,1% sur un mois contre 0,3% en novembre.

"Ces chiffres confirment que l'emploi aux Etats-Unis demeure extrêmement robuste", commente Tom Porcelli, économiste de RBC Capital Markets.

"Le plus important, ce sont les détails qui le démontrent, notamment le taux de chômage qui reste incroyablement bas", ajoute-t-il. Si vous faites abstractions des gros chiffres pour regarder à l'intérieur, ce rapport est très constructif et renforce l'idée selon laquelle le moteur de la consommation va continuer à tourner."

L'HORIZON S'ÉCLAIRCIT

Le dollar et les rendements des emprunts d'Etat américains ont baissé et les contrats à terme sur les indices de Wall Street ont légèrement réduit leurs gains après la publication de cette statistique.

L'économie américaine a créé 2,1 millions d'emplois en 2019, contre 2,7 millions en 2018.

Les craintes d'un ralentissement économique lié au conflit commercial avec la Chine ont conduit l'an dernier la Réserve fédérale à baisser ses taux d'intérêt à trois reprises.

La croissance a en effet ralenti, à 2,1% en rythme annualisé au troisième trimestre contre près de 3% en 2018, mais l'horizon s'est éclairci avec la signature attendue pour mercredi prochain d'un accord commercial partiel.

Les économistes s'attendent à une croissance du produit intérieur brut autour de 2,3% en 2019.