Népal: L'ex-guérillero maoïste appelé 'le féroce' désigné Premier ministre

Reuters

Publié le 26/12/2022 11:42

par Gopal Sharma

KATMANDOU (Reuters) - L'ancien guérillero maoïste Pushpa Kamal Dahal, qui a mené une insurrection de dix ans contre la monarchie hindoue du Népal, a été nommé dimanche Premier ministre après que la coalition au pouvoir a échoué à obtenir une majorité absolue lors des élections législative de novembre.

Pushpa Kamal Dahal, qui utilise toujours son nom de chef guerre Prachanda - ou "le féroce" - et entame son troisième mandat en tant que Premier ministre, dirigera le nouveau gouvernement pour la première moitié du mandat de cinq ans avec le soutien du parti communiste unifié marxiste-léniniste (UML) et de quelques autres petits groupes, ont indiqué des responsables du parti.

"Il a été nommé et bénéficie du soutien d'une grande majorité du parlement", a déclaré à Reuters Tika Dhakal, un conseiller de la présidente Bidhya Devi Bhandari.

Pushpa Kamal Dahal, qui remplace Sher Bahadur Deuba, du parti du Congrès népalais, quittera ses fonctions en 2025, pour laisser la place à l'UML, selon les médias locaux.

"Tel est l'accord. La répartition des autres postes et ministères clés reste à définir", a déclaré à Reuters Dev Gurung, secrétaire général du Parti communiste unifié du Népal (maoïste) de Pushpa Kamal Dahal, après une réunion de la nouvelle coalition.

Cette nouvelle coalition arrive au pouvoir quelques heures après que Pushpa Kamal Dahal, 68 ans, a quitté de manière inattendue l'alliance au pouvoir dirigée par le Premier ministre sortant, qui a refusé de le soutenir pour le poste.

Le Parti communiste unifié du Népal a remporté 32 sièges sur les 275 que compte le Parlement. L'UML dispose de 78 sièges, et le reste, nécessaire pour obtenir la majorité de 138 sièges, sera contrôlé par de plus petits groupes.

Le Congrès népalais devient le principal parti d'opposition, avec 89 sièges.

Les analystes estiment que Pushpa Kamal Dahal, qui a déjà été Premier ministre à deux reprises sur des périodes de moins d'un an, en 2008 et en 2016, a peu de chances d'assurer la stabilité du pays en raison de ses nombreux partenaires de coalition. Il doit également faire face à de sérieux défis économiques.