L'Allemagne est entrée en récession au 1er trimestre

Reuters

Publié le 25/05/2023 08:32

Mis à jour le 25/05/2023 10:36

BERLIN (Reuters) - L'économie allemande s'est légèrement contractée au premier trimestre 2023 par rapport aux trois mois précédents, marquant ainsi son entrée en récession, montrent les données officielles publiées jeudi.

Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie d'Europe a reculé de 0,3% sur les trois premiers mois de l'année en données corrigées des effets de prix et des variations saisonnières.

Au quatrième trimestre 2022, le PIB allemand s'était déjà contracté de 0,5%.

Une récession économique se définit techniquement par deux trimestres consécutifs de repli du PIB.

Sur un an, le PIB allemand a reculé de 0,5% au premier trimestre en données corrigées des effets de prix et des variations saisonnières.

"Sous le poids d'une immense inflation, le consommateur allemand est tombé à genoux, entraînant avec lui l'ensemble de l'économie", a déclaré Andreas Scheuerle, analyste chez DekaBank.

En données corrigées des effets de prix et des variations saisonnières, la consommation des ménages a baissé de 1,2% d'un trimestre à l'autre, tandis que les dépenses publiques ont diminué de 4,9% sur le trimestre.

"La météo clémente durant l'hiver, le rebond de l'activité dans l'industrie à la faveur de la réouverture de la Chine, et l'atténuation des tensions sur la chaîne d'approvisionnement, n'ont pas suffi à sortir l'économie de la zone de danger représentée par la récession", a déclaré pour sa part Carsten Brzeski, directeur de la macroéconomie chez ING (AS:INGA).

L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE EXTÉRIEUR RÉSISTENT

Les dépenses d'investissement ont en revanche augmenté sur les trois premiers mois de l'année, après un deuxième semestre 2022 en retrait. Les investissements en machines et équipements ont ainsi progressé de 3,2% par rapport au trimestre précédent, tandis que les investissements dans la construction ont augmenté de 3,9% par rapport au trimestre précédent.

Le commerce extérieur a également contribué positivement au PIB avec une hausse de 0,4% des exportations et une baisse de 0,9% des importations.

"La hausse massive des prix de l'énergie a fait des ravages au cours du semestre hivernal", a souligné Jörg Krämer, chef économiste chez Commerzbank (ETR:CBKG).

Alors qu'une récession n'a pu être évitée, la question est à présent de savoir s'il y aura une reprise au second semestre.

"Au-delà du premier trimestre, l'optimisme du début de l'année semble avoir cédé la place à une reconnaissance plus aiguë de la réalité", relève de son côté Carsten Brzeski d'ING.

La baisse du pouvoir d'achat, des carnets de commandes dans l'industrie en berne, le resserrement brutal de la politique monétaire et le ralentissement attendu de l'économie américaine sont autant d'éléments qui plaident en faveur d'une activité économique faible.

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