La BCE pourrait revoir ses prévisions à la marge, estime Bourguignon

Reuters

Publié le 13/09/2018 07:42

La BCE pourrait revoir ses prévisions à la marge, estime Bourguignon

PARIS (Reuters) - La réunion monétaire de jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas réserver d'annonce spectaculaire ni bousculer les marchés mais l'institut de Francfort pourrait revoir à la marge ses prévisions économiques et apporter quelques précisions sur la mise en œuvre de sa politique, estime Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

Le contexte global incite à la prudence avec la guerre commerciale qui menace de s'intensifier, les difficultés grandissantes auxquelles sont confrontées les économies émergentes et le tassement de la croissance en zone euro, fait valoir Eric Bourguignon.

Ce environnement dégradé pourrait, selon lui, conduire la BCE à amender son scénario de croissance et d'inflation à court terme.

"Elle pourrait ainsi revoir marginalement à la baisse ses prévisions de progression du PIB et de hausse des prix à la consommation pour 2018", dit-il.

"Elle jugera cependant que l'économie de la zone euro restera suffisamment vigoureuse pour que l'inflation puisse converger à moyen terme vers des niveaux inférieurs, mais proches de 2%", ajoute-t-il en reprenant la terminologie employée par la BCE en matière d'objectif d'inflation.

Le contexte délicat plaide pour le statu quo en matière de pilotage par la banque centrale des anticipations des marchés ('forward guidance'), estime Eric Bourguignon.

"La BCE ne cherchera certainement pas à sortir du chemin qu'elle s'est tracée", dit-il.

Elle confirmera donc probablement qu'elle ramènera ses achats mensuels de titres de 30 à 15 milliards d'euros dès octobre et qu'elle mettra un terme à sa politique d'assouplissement quantitatif (quantitative easing/QE) à la fin de l'année, dit-il.

L'institut d'émission devrait confirmer également qu'aucune modification de taux n'interviendra avant le second semestre 2019, toujours selon Eric Bourguignon, qui ne s'attend toutefois pas à l'annonce d'un calendrier précis sur la date du premier relèvement.

La BCE pourrait aussi, d'après lui, clarifier la politique de réinvestissement qu'elle compte mener à partir de l'an prochain.

"Elle s'est en effet engagée à réinvestir la totalité des sommes qu'elle percevra à chaque remboursement de titres, mais un certain flou demeure sur la répartition de ces réinvestissements entre pays", rappelle-t-il.