GB-La BoE procède à sa plus forte hausse de taux depuis 1989

Reuters

Publié le 03/11/2022 13:25

Mis à jour le 03/11/2022 15:15

par David Milliken

LONDRES (Reuters) - La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé jeudi un relèvement de trois quarts de point de son taux d'intérêt directeur, sa plus forte augmentation depuis 1989, mais elle a averti que le Royaume-Uni risquait une récession longue et douloureuse, un scénario peu propice à de nouvelles fortes hausses du coût du crédit.

Le taux de base britannique est ainsi porté de 2,25% à 3%, comme attendu par la majorité (46 sur 52) des économistes interrogés par Reuters.

Cette nouvelle hausse de taux a été votée par sept des neuf membres du Comité de politique monétaire (MPC), Silvana Tenreyro s'étant prononcée pour un relèvement d'un quart de point et Swati Dhingra pour une hausse de 50 points de base.

"De nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires pour que l'inflation revienne durablement à l'objectif, bien qu'à un pic inférieur à celui anticipé par les marchés financiers", a déclaré l'institution dans un communiqué.

Avant les annonces de la BoE, les marchés s'attendaient à ce que les taux d'intérêt culminent à environ 4,75%.

"Le Comité continue de juger que, si les perspectives suggèrent des pressions inflationnistes plus persistantes, il réagira avec force, si nécessaire", écrit le MPC.

Les grandes banques centrales occidentales tentent toutes de juguler une inflation persistante dans un contexte de pénuries de main-d'œuvre, de goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement et de flambée des prix de l'énergie depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a également relevé mercredi son taux directeur de trois quarts de point dans une fourchette de 3,75% à 4,0 % et la Banque centrale européenne (BCE) a porté son taux de dépôt à 1,5% la semaine dernière, procédant elle aussi à une hausse de trois quarts de point.

LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES DEMEURENT

La BoE a en outre dû intervenir à la suite de turbulences financières liée la présentation fin septembre d'un "mini-budget" par le gouvernement de Liz Truss prévoyant des baisses d'impôts non financées. Depuis Liz Truss a été remplacé par Rishi Sunak, ramenant une certaine accalmie sur les marchés.

Les problèmes fondamentaux auxquels est confrontée l'économie britannique demeurent cependant. La hausse des prix à la consommation a atteint 10,1% en septembre, son plus haut niveau en 40 ans et elle devrait avoir encore avoir augmenté en octobre à la faveur d'une hausse des tarifs réglementés de l'énergie.

Parallèlement, l'économie ralentit fortement car la persistance de l'inflation pèse sur les dépenses de consommation.

La BoE estime que l'économie britannique est entrée en récession au troisième trimestre et que cette récession durera jusqu'à la mi-2024, ce qui entraînerait une contraction de 2,9% du produit intérieur brut (PIB).

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Le chômage pourrait parallèlement remonter à 6,4% fin 2025, contre 3,5% actuellement, son plus bas niveau depuis le milieu des années 1970.