Sept banques centrales détaillent leurs intentions sur les monnaies numériques

Reuters

Publié le 09/10/2020 09:07

LONDRES (Reuters) - Un groupe de sept banques centrales a exposé vendredi sa vision d'une monnaie numérique, dans le cadre des réflexions en cours pour leur éviter de se laisser distancer dans ce domaine par la Chine ou par des projets venus du privé comme le Libra de Facebook (NASDAQ:FB).

Ces institutions et la Banque des règlements internationaux (BRI) estiment que les principales caractéristiques d'une monnaie numérique doivent inclure la résilience, une disponibilité large pour un coût faible ou nul, des normes appropriées et un cadre juridique clair, tout en laissant un rôle approprié au secteur privé.

Jon Cunliffe, gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre et président d'un comité de la BRI sur les paiements, a déclaré que l'essor des paiements sans argent liquide favorisé par les mesures de confinement depuis le début de la pandémie de coronavirus avait contribué à augmenter l'impact des nouvelles technologies sur les différentes formes de monnaies.

Les banques centrales doivent poursuivre les efforts engagés après le lancement du projet Libra par Facebook l'an dernier afin d'éviter que le secteur privé ne comble des lacunes en matière de paiements avec des solutions inadaptées, a-t-il ajouté.

La Chine, de son côté, travaille déjà à la création d'un "renminbi numérique", censé contribuer selon sa banque centrale à l'augmentation du poids du yuan sur le marché mondial, toujours très largement dominé par le dollar américain.

Kenji Okamura, responsable des questions financières au sein de la diplomatie japonaise, a estimé de son côté que la Chine cherchait à s'assurer l'avantage du premier entrant dans le domaine des monnaies numériques, "ce dont nous devrions avoir peur".

"Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une course entre banques centrales", a toutefois dit Jon Cunliffe.

Benoît Coeuré, responsable de l'innovation à la BRI, a lui aussi jugé qu'il n'était pas question de course internationale mais il a ajouté que les banques centrales devaient tenir le rythme du secteur privé.