Nucléaire: Accord entre l'Iran et l'AIEA sur les caméras de surveillance

Reuters

Publié le 12/09/2021 15:18

Mis à jour le 13/09/2021 07:05

DUBAI/VIENNE (Reuters) - L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sont parvenus dimanche à un accord portant sur la maintenance des caméras de surveillance des installations nucléaires iraniennes, ravivant les espoirs d'une entente plus large avec l'Occident.

Le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a conclu cet accord lors d'un voyage de dernière minute à Téhéran qu'il a qualifié de "constructif", avant une réunion du conseil des gouverneurs de son agence cette semaine, au cours de laquelle les puissances occidentales menaçaient de prendre une résolution critiquant l'Iran.

Une telle résolution risquait de déclencher une escalade de nature à menacer la perspective de reprise des discussions entre Téhéran et les États-Unis sur la relance de l'accord nucléaire iranien de 2015, visant à prévenir toute volonté de la République islamique de développer une arme nucléaire.

"Ce n'est pas une solution permanente, cela ne peut pas être une solution permanente. Cela a toujours été considéré, du moins pour moi, (...) comme une mesure pour laisser du temps à la diplomatie", a déclaré à des journalistes Rafael Grossi, de retour de son voyage, à l'aéroport de Vienne.

"Nous avons réussi à rectifier le problème le plus urgent", a-t-il ajouté.

"Les inspecteurs de l'AIEA ont l'autorisation d'assurer la maintenance de l'équipement identifié et de remplacer les disques durs", avaient auparavant annoncé l'AIEA et l'Organisation iranienne de l'énergie atomique dans un communiqué conjoint.

L'intervention sur les équipements commencera "d'ici quelques jours", a précisé Rafael Grossi, ajoutant que même les caméras endommagées et retirées d'un atelier de centrifugation victime d'un sabotage présumé en juin seraient remplacées.

L'accord de 2015 a mis en place une surveillance du programme nucléaire iranien au-delà de celle prévue dans les obligations juridiques fondamentales de l'Iran envers l'AIEA, dont le conseil des gouverneurs compte 35 pays membres.

Téhéran a annoncé en février qu'il passait désormais outre cette surveillance, qui couvre des domaines tels que la fabrication de pièces pour les centrifugeuses servant à enrichir l'uranium.

L'AIEA avait informé ses membres cette semaine qu'aucun progrès n'avait été enregistré sur deux questions centrales : expliquer les traces d'uranium trouvées sur plusieurs sites anciens et non déclarés et obtenir un accès urgent à certains équipements de surveillance afin que l'agence puisse continuer à suivre une partie du programme nucléaire iranien tel que prévu par l'accord de 2015.