Les Européens veulent relancer le dialogue avec Ankara sans "naïveté"

Reuters

Publié le 10/09/2020 21:51

AJACCIO (Reuters) - Les sept pays euroméditerranéens (Med7) réunis à Ajaccio ont réaffirmé jeudi leur volonté de relancer le dialogue avec la Turquie, tout en brandissant la menace de nouvelles sanctions si Ankara s'y oppose.

"Nous avons collectivement réaffirmé une volonté de réengager un dialogue responsable et de trouver les voies de l'équilibre dans la région (...) Nous n'avons aucune naïveté, mais nous souhaitons le réengager de bonne foi", a déclaré, a annoncé Emmanuel Macron à l'issue du sommet.

"Notre objectif, c'est véritablement de restaurer des relations normales avec la Turquie", a ajouté le chef de l'Etat.

Les tensions entre Athènes et Ankara se sont aggravées depuis le lancement en août d'une campagne turque de prospection gazière dans une zone contestée de Méditerranée orientale riche en hydrocarbures. Grèce, France et Italie ont procédé récemment à des manoeuvres militaires dans ce secteur.

Dans le communiqué publié à l'issue du sommet, les Sept (France, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Malte et Chypre)réaffirment leur "plein soutien et (leur) entière solidarité avec Chypre et la Grèce face aux atteintes répétées à leur souveraineté et à leurs droits souverains ainsi qu’aux mesures agressives prises par la Turquie."

"Nous soutenons que si la Turquie ne progresse pas sur la voie du dialogue et ne met pas un terme à ses activités unilatérales, l’UE est prête à élaborer une liste de mesures restrictives supplémentaires qui pourraient être évoquées lors du Conseil européen des 24 et 25 septembre 2020", ajoutent-ils.

A l'ouverture du sommet, Emmanuel Macron avait estimé que la Turquie n'était "plus un partenaire" en Méditerranée orientale, tout en exprimant son "souhait profond" de réengager un "dialogue fécond" avec Ankara, malgré ses activités de forage "inacceptables".

Il avait par ailleurs déploré que la Turquie ait signé des "accords inacceptables avec le gouvernement d'entente libyen niant les droits légitimes de la Grèce".

"Nous devons, nous Européens, être clairs et fermes avec le gouvernement du président Erdogan qui aujourd'hui a des comportements inadmissibles", a-t-il ajouté.