AFP
Publié le 28/11/2018 14:00
L'Etat ayant clarifié ce qu'il attend d'EDF (PA:EDF), il a ouvert le complexe chantier d'une possible "évolution" de l'entreprise pour lui permettre en particulier d'assurer ses missions dans le nucléaire.
Emmanuel Macron a présenté mardi les grandes orientations de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), une feuille de route pour les dix prochaines années.
Après des mois de suspense, il a précisé combien EDF devrait fermer de réacteurs nucléaires sur les 58 qu'il exploite pour ramener la part de cette énergie à 50% à l'horizon 2035.
"Concrètement, 14 réacteurs de 900 mégawatts seront arrêtés d'ici à 2035. Ce mouvement commencera à l'été 2020 avec l'arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim", a déclaré Emmanuel Macron. Ensuite, ce seront "quatre à six réacteurs d'ici 2030, le reste entre 2030 et 2035".
Ce n'est pas exactement ce qu'espérait EDF, qui plaidait pour des fermetures (hors Fessenheim) à partir de 2029 seulement, une fois que certains réacteurs auront atteint les 50 ans. Toutefois, le chef de l'Etat a choisi une voie médiane qui ne brusque pas trop l'entreprise.
La porte est aussi laissée ouverte à la construction de nouveaux réacteurs de nouvelle génération EPR: l'Etat attend un "plan précis" pour la mi-2021, avec des détails notamment sur les coûts, pour ensuite prendre sa décision.
"On a une feuille de route qui est assez claire: on va réduire un petit peu la part du nucléaire, dans les ordres de grandeur que prévoyait de toute façon EDF, et on va se mettre en ordre de bataille pour construire un nouvel EPR", juge Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting.
"Maintenant on a la stratégie de l'entreprise, donc on peut la réorganiser", explique-t-il à l'AFP.
- "évolutions" -
L'Etat, qui est actionnaire à près de 84% de l'entreprise, a en effet demandé à sa direction de proposer "les évolutions du groupe qui permettent de faire face aux défis auxquels l'entreprise est confrontée dans le nucléaire, les énergies renouvelables, les services énergétiques et les réseaux".
"Les propositions d'évolution devront impérativement préserver l'intégrité du groupe et permettre de dédier les moyens et financements adéquats pour chaque activité", précise l'Elysée.
L'Etat envisage de renforcer sa participation au capital d'EDF "en lien avec les enjeux et risques particuliers de l'activité nucléaire", selon la même source. L'Etat décidera "courant 2019" d'une possible montée au capital, selon le Premier ministre Edouard Philippe.
Une scission - ou un "démantèlement" comme le craignait la CGT - est ainsi écartée. "Nous voulons qu'EDF reste un groupe intégré, ce n'est pas un découpage d'EDF", a insisté le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.
Selon lui, la réorganisation pourrait se traduire par une "société mère" avec des filiales: "le débat est de savoir quels actifs nous mettons dans telle ou telle structure pour être efficace dans la durée".
La question tourne notamment autour du nucléaire: comment garantir à EDF des revenus pour l'exploitation de son parc existant mais peut-être aussi en cas de construction de nouveaux EPR, qui auront vraisemblablement besoin d'un mécanisme de soutien public sur le modèle anglais.
- "plein de schémas" -
Sur le premier point, Emmanuel Macron a promis une "nouvelle régulation du parc nucléaire existant". Le mécanisme actuel, très critiqué par EDF, qui juge le tarif pas assez élevé et trop favorable à ses concurrents, prend fin en 2025.
"Cela suggère que des réformes importantes de la régulation du nucléaire français sont envisagées pour au moins une partie du parc nucléaire existant, afin de réduire l'exposition des actifs nucléaires d'EDF à la volatilité des prix de gros de l'énergie" sur le marché, soulignent les analystes de Jefferies.
Quant aux changements de structures, "plein de schémas sont possibles", indique Nicolas Goldberg.
L'Etat cherche "quelle est la structure qui va permettre à EDF de garder son parc nucléaire actuel, d'en construire un nouveau qui sera subventionné sans mise en concurrence, et en même temps de garder des activités plus concurrentielles comme le renouvelable ou la commercialisation", résume-t-il.
Par exemple, le nucléaire pourrait très bien être placé dans une filiale dont l'activité serait régulée. C'est déjà le cas du réseau de distribution Enedis, propriété à 100% d'EDF.
"A ce stade, les intentions de la France demeurent plutôt floues à notre avis et EDF sera potentiellement pénalisé par ce manque de clarté et de visibilité concernant sa structure future", regrettent pour l'instant les analystes de Bryan Garnier.
Auteur:: AFP
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