Marché: les places européennes reculent, l'euro flambe

La plupart des marchés actions européens s'apprêtent à clôturer en territoire négatif, sur fond d'appréciation substantielle de l'euro.

Un peu avant 17h, l'Ibex 35 (Madrid), qui prend 0,1%, et le Footsie MIB (Milan), qui gagne 0,2%, sont les seuls grands indices à tirer leur épingle du jeu. L'AEX (Amsterdam), le BEL 20 (Amsterdam) et le Footsie 100 reculent ainsi de 0,3%, tandis qu'à Paris le CAC 40 lâche 0,4%. Enfin, le Dax sous-performe ses pairs avec une perte de 1,1%.

Principal rendez-vous macroéconomique de la semaine, la première réunion de la BCE était très attendue au regard notamment de l'appréciation de la monnaie unique.

Son conseil prévoit que les taux d'intérêt directeurs de l'institution resteront à leurs niveaux actuels pendant une période prolongée, et bien au-delà de l'horizon fixé pour les achats nets d'actifs. Il y a donc peu de chances que les taux soient resserrés cette année.

De même, la BCE a confirmé que les achats nets d'actifs, désormais au nouveau rythme mensuel de 30 milliards d'euros, devraient être réalisés jusque fin septembre 2018 ou au-delà si nécessaire, et, en tout cas, jusqu'à ce qu'il soit observé un ajustement durable de l'évolution de l'inflation conforme à l'objectif de la Banque centrale.

'Même si Mario Draghi a marqué son attention quant à la volatilité de l'euro durant sa conférence, la hausse de la devise européenne semble inexorable', estime Nicolas Forest, Responsable de la gestion obligataire chez Candriam, selon lequel 'une telle hausse ne devra pas être trop forte, au risque de tuer dans l'oeuf la reprise de l'inflation domestique en Europe'.

'Le message de la BCE reste clair : elle sera lente à mettre fin à son programme d'assouplissement et l'intégration d'éléments de langage à propos de la volatilité de l'euro témoigne d'un consensus quasi-unanime favorisant l'appréciation de la monnaie unique', retiennent pour leur part les équipes de State Street.

Sur le front des indicateurs, le climat des affaires en Allemagne s'est légèrement amélioré ce mois-ci, à en croire l'indice Ifo qui est passé de 117,2 en décembre 2017 à 117,6 en janvier 2018, alors que les économistes tablaient sur un léger tassement de l'indice à 117 en moyenne.

Outre-Atlantique, le Département américain du Travail a de son côté fait état en début d'après-midi de 233.000 nouveaux inscrits au chômage au titre de la semaine close le 20 janvier 2018, soit une progression de 17.000 en rythme hebdomadaire (chiffre révisé de 220.000). Par comparaison, les économistes anticipaient une hausse plus importante à 240.000 nouvelles inscriptions.

Enfin, l'indicateur avancé du Conference Board s'est inscrit en hausse pour le troisième mois consécutif en décembre. Il a en effet augmenté de 0,6% en rythme séquentiel, après +0,5% en novembre (chiffre révisé de +0,4%) et +1,2% en octobre, et contre +0,5% pronostiqué par les économistes.
Sur le marché des changes, l'euro avance désormais de près de 0,9% face au dollar à 1,251, alors que le baril de Brent engrange 0,6% à 71 dollars.

Sur le front microéconomique, 40 North et Corvex Management, les 2 fonds d'investissement activistes associés dans le véhicule White Tale, sont sortis du capital du chimiste suisse de spécialité Clariant (SIX:CLN), dont l'action décroche de 8,2% à Zurich. C'est désormais un autre grand nom de la chimie, le saoudien Saudi Basic Industries Corporation (SABIC), qui détient 24,99% de Clariant et en est ainsi devenu le premier actionnaire.

A Londres, le titre Diageo (LON:DGE) grignote quant à lui 0,2% consécutivement à l'annonce d'un chiffre d'affaires de 6,53 milliards de livres et d'un bénéfice opérationnel de 2,19 milliards au premier trimestre, soit des résultats grosso modo en ligne avec les attentes. Le leader mondial du secteur des alcools forts propose en outre un dividende en augmentation à 24,9 pence, contre 23,7 pence auparavant.

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