Lourdes pertes pour Areva en 2014, plan d'économies en vue

Reuters

Publié le 04/03/2015 10:59

Lourdes pertes pour Areva en 2014, plan d'économies en vue

PARIS (Reuters) - Areva a officialisé mercredi de lourdes pertes au titre de 2014, en raison d'importantes dépréciations d'actifs et de provisions, et annoncé son intention de mettre en oeuvre un plan d'économies d'un milliard d'euros à l'horizon 2017.

Le spécialiste public du nucléaire, dont l'Etat français contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital, n'a pas précisé l'impact de ce plan sur l'emploi mais a assuré qu'il mettrait tout en oeuvre pour que d'éventuels départs se fassent "sur la base du volontariat".

Le ministre du Travail, François Rebsamen, avait auparavant déclaré que la restructuration se ferait "bien sûr sans licenciement", alors que le groupe compte deux tiers de ses 45.000 salariés en France.

Areva prévoit également de présenter d'ici à la publication de ses comptes semestriels, fin juillet, un plan de financement pour la période 2015-2017 qui inclura un programme de cessions d'actifs supérieur à 450 millions d'euros.

Ce plan passera en complément par "des partenariats comportant un volet financier" et un "renforcement" des fonds propres incluant potentiellement une augmentation de capital, sans qu'Areva précise à ce stade quel type d'investisseurs pourraient entrer à son tour de table.

Son plan de sauvetage prévoit aussi un recentrage sur "le coeur des procédés nucléaires", une refonte du partenariat avec EDF (PARIS:EDF), avec qui un rapprochement capitalistique n'est pas exclu, et un renforcement des activités en Chine.

Les ministres de l'Energie, des Finances et de l'Economie, ont fait savoir dans un communiqué que l'Etat examinerait "les propositions des directions générales d'EDF et d'Areva (...) en vue d'une refondation industrielle de la filière française" et qu'il prendrait "le moment venu ses responsabilités en sa qualité d'actionnaire".

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a en outre indiqué lors d'un entretien au Figaro que le resserrement des liens entre Areva et EDF pourrait se traduire par "une plus grande coopération industrielle, ou aller jusqu'à un rapprochement, y compris capitalistique".

"URGENCE"

Vers 10h30, l'action EDF perdait 2,75% à 23,67 euros et accusait la plus forte baisse du CAC 40. Selon un vendeur actions basé à Paris, cette baisse est due à la crainte d'un rapprochement avec Areva qui verrait EDF renflouer en partie son fournisseur. Le cours d'Areva progressait de son coté de 0,3%.

"L'ampleur de la perte nette de l'exercice 2014 illustre le double défi auquel Areva est confronté: stagnation durable des activités nucléaires, manque de compétitivité et difficile gestion des risques inhérents aux grands projets. Le groupe a pris la mesure de la gravité de la situation", a souligné le directeur général d'Areva, Philippe Knoche.

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"L'urgence pour le groupe est de sortir de la crise qu'il traverse et d'assurer son avenir avec le lancement immédiat d'un plan de compétitivité ambitieux (...)", a-t-il ajouté.

Confronté à une demande atone de la part de ses clients électriciens, en particulier dans les services et les nouveaux projets, le groupe vise un cash-flow net positif en 2018, alors que cet indicateur de sa capacité à autofinancer ou non son développement s'est établi à -1,3 milliard d'euros l'an passé.

Pour 2015, le cash-flow net, hors plan de compétitivité et coûts de mise en oeuvre associés, devrait s'établir entre -1,7 et -1,3 milliard d'euros.

Alors que des sources syndicales évoquaient ces derniers jours l'éventualité d'une vente pure et simple des activités renouvelables, Areva a confirmé ses projets d'investissement dans des projets d'éoliennes maritimes en France à travers une coentreprise avec l'espagnol Gamesa qu'il compte finaliser courant mars.

Areva a enregistré au titre de 2014 une perte opérationnelle de 2.645 millions d'euros (contre 34 millions en 2013), un excédent brut d'exploitation (retraité) de 735 millions (contre 991 millions) et un chiffre d'affaires, déjà publié, de 8,33 milliards (-8,0%).

Sa perte nette part du groupe atteint 4,8 milliards d'euros, un chiffre proche des 4,9 milliards annoncés le 23 février.

Cette perte d'Areva, la quatrième consécutive, inclus notamment une nouvelle provision de 720 millions d'euros au titre de l'EPR finlandais OL3, qui connaît d'importants retards et surcoûts, ainsi que 1.460 millions de provisions pour pertes de valeur d'actifs des activités nucléaires.

Le groupe n'envisage pas de dividende au titre de 2014.

(Benjamin Mallet, avec

PARIS (Reuters) - Areva a officialisé mercredi de lourdes pertes au titre de 2014, en raison d'importantes dépréciations d'actifs et de provisions, et annoncé son intention de mettre en oeuvre un plan d'économies d'un milliard d'euros à l'horizon 2017.

Le spécialiste public du nucléaire, dont l'Etat français contrôle directement ou indirectement près de 87% du capital, n'a pas précisé l'impact de ce plan sur l'emploi mais a assuré qu'il mettrait tout en oeuvre pour que d'éventuels départs se fassent "sur la base du volontariat".

Le ministre du Travail, François Rebsamen, avait auparavant déclaré que la restructuration se ferait "bien sûr sans licenciement", alors que le groupe compte deux tiers de ses 45.000 salariés en France.

Areva prévoit également de présenter d'ici à la publication de ses comptes semestriels, fin juillet, un plan de financement pour la période 2015-2017 qui inclura un programme de cessions d'actifs supérieur à 450 millions d'euros.

Ce plan passera en complément par "des partenariats comportant un volet financier" et un "renforcement" des fonds propres incluant potentiellement une augmentation de capital, sans qu'Areva précise à ce stade quel type d'investisseurs pourraient entrer à son tour de table.

Son plan de sauvetage prévoit aussi un recentrage sur "le coeur des procédés nucléaires", une refonte du partenariat avec EDF, avec qui un rapprochement capitalistique n'est pas exclu, et un renforcement des activités en Chine.

Les ministres de l'Energie, des Finances et de l'Economie, ont fait savoir dans un communiqué que l'Etat examinerait "les propositions des directions générales d'EDF et d'Areva (...) en vue d'une refondation industrielle de la filière française" et qu'il prendrait "le moment venu ses responsabilités en sa qualité d'actionnaire".

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a en outre indiqué lors d'un entretien au Figaro que le resserrement des liens entre Areva et EDF pourrait se traduire par "une plus grande coopération industrielle, ou aller jusqu'à un rapprochement, y compris capitalistique".

"URGENCE"

Vers 10h30, l'action EDF perdait 2,75% à 23,67 euros et accusait la plus forte baisse du CAC 40. Selon un vendeur actions basé à Paris, cette baisse est due à la crainte d'un rapprochement avec Areva qui verrait EDF renflouer en partie son fournisseur. Le cours d'Areva progressait de son coté de 0,3%.

"L'ampleur de la perte nette de l'exercice 2014 illustre le double défi auquel Areva est confronté: stagnation durable des activités nucléaires, manque de compétitivité et difficile gestion des risques inhérents aux grands projets. Le groupe a pris la mesure de la gravité de la situation", a souligné le directeur général d'Areva, Philippe Knoche.

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"L'urgence pour le groupe est de sortir de la crise qu'il traverse et d'assurer son avenir avec le lancement immédiat d'un plan de compétitivité ambitieux (...)", a-t-il ajouté.

Confronté à une demande atone de la part de ses clients électriciens, en particulier dans les services et les nouveaux projets, le groupe vise un cash-flow net positif en 2018, alors que cet indicateur de sa capacité à autofinancer ou non son développement s'est établi à -1,3 milliard d'euros l'an passé.

Pour 2015, le cash-flow net, hors plan de compétitivité et coûts de mise en oeuvre associés, devrait s'établir entre -1,7 et -1,3 milliard d'euros.

Alors que des sources syndicales évoquaient ces derniers jours l'éventualité d'une vente pure et simple des activités renouvelables, Areva a confirmé ses projets d'investissement dans des projets d'éoliennes maritimes en France à travers une coentreprise avec l'espagnol Gamesa qu'il compte finaliser courant mars.

Areva a enregistré au titre de 2014 une perte opérationnelle de 2.645 millions d'euros (contre 34 millions en 2013), un excédent brut d'exploitation (retraité) de 735 millions (contre 991 millions) et un chiffre d'affaires, déjà publié, de 8,33 milliards (-8,0%).

Sa perte nette part du groupe atteint 4,8 milliards d'euros, un chiffre proche des 4,9 milliards annoncés le 23 février.

Cette perte d'Areva, la quatrième consécutive, inclus notamment une nouvelle provision de 720 millions d'euros au titre de l'EPR finlandais OL3, qui connaît d'importants retards et surcoûts, ainsi que 1.460 millions de provisions pour pertes de valeur d'actifs des activités nucléaires.