BCE: euro trop fort, inflation trop faible, Draghi muscle son discours

AFP

Publié le 13/04/2014 09:10

Mis à jour le 13/04/2014 09:45

Euro trop fort, inflation trop faible: le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a musclé son discours samedi et laissé entendre que l'institution était prête à agir sur le front monétaire.

Dans un commentaire plutôt inhabituel de la part de la BCE, qui répugne généralement à s'étendre sur le sujet des taux de change, son président a déclaré lors d'une conférence de presse à Washington: "Si nous voulons que la politique monétaire reste aussi accommodante qu'elle l'est aujourd'hui, une poursuite de l'appréciation du taux de change (de l'euro) pourrait nécessiter une action monétaire".

Une manière détournée de dire que la BCE ne laissera pas indéfiniment s'apprécier la monnaie unique.

M. Draghi a reconnu que le niveau de l'euro, que le nouveau Premier ministre français Manuel Valls juge trop élevé, jouait "un rôle de plus en plus important" dans les prises de décision de la BCE. Le ministre des Finances français Michel Sapin a de son côté jugé que cette "préoccupation" du patron de la BCE était "intéressante", et "partagée" par certains gouvernements.

Le président de la banque centrale allemande Jens Weidmann, conformément à la ligne plus orthodoxe de son institution, a lui tenu à relativiser la portée de l'appréciation de l'euro, assurant qu'elle était aussi la conséquence de "flux de capitaux" et d'un retour de la confiance" en la zone euro.

Son homologue français Christian Noyer a lui aussi expliqué que les investisseurs internationaux, qui ont fui l'été dernier les pays émergents, ont acheté de l'euro, le faisant grimper, ce qui est "le revers de la médaille" du rétablissement de l'économie européenne. Selon lui toutefois, le phénomène "ne devrait pas durer", notamment si le dollar finit par s'apprécier.

- Pas de complaisance -