Pour ArianeGroup, "les lignes bougent" en Europe sur l'espace

Reuters

Publié le 12/07/2018 17:11

Pour ArianeGroup, "les lignes bougent" en Europe sur l'espace

LE HAILLAN (Gironde) (Reuters) - Les Etats membres de l'Union européenne ont réellement pris conscience des opportunités commerciales de l'espace, mais les commandes tardent encore à venir, a estimé jeudi Alain Charmeau, président exécutif d'Ariane Group, maison-mère d'Arianespace.

Coentreprise à parité entre Airbus (PA:AIR) et Safran (PA:SAF), ArianeGroup prépare le premier vol prévu mi-2020 d'Ariane 6, nouvelle fusée européenne destinée à mieux lutter contre la concurrence croissance du groupe américain SpaceX et des pays émergents. "A Paris, Berlin, Bruxelles, les lignes sont en train de bouger ; la compréhension des enjeux réellement stratégiques s'améliore bien au-delà des effets de communication ou de mode", a dit Alain Charmeau, citant les perspectives liées au tourisme spatial et à l'exploration martienne.

Lors de l'inauguration d'une nouvelle ligne de production des tuyères, des canalisations spécifiques aux fusées, au Haillan, près de Bordeaux, il s'est toutefois montré impatient de voir arriver des commandes liées à Ariane 6.

"On a d'abord construit les usines et on attend les commandes alors que certains industriels américains ont reçu des commandes de l'ordre de milliards de dollars avant même d'avoir commencé le développement de leur fusée", a-t-il dit. "Mais je suis très optimiste, ces commandes vont arriver".

ArianeGroup proposera deux versions d'Ariane 6, qui doit succéder à Ariane 5 avec des coûts réduits de 40% : Ariane 62, plutôt destinée au marché institutionnel qui paye en général en euros, et Ariane 64, prévue pour le marché commercial qui est pour une bonne part facturé en dollars.

La "B-Line", la ligne de production des tuyères inaugurée jeudi, est destinée au moteur à propulsion solide P120C commun aux futurs lanceurs européens Ariane 6 et Vega-C.