Petite hausse en Europe, l'euro recule, l'Italie inquiète

Reuters

Publié le 16/05/2018 18:40

Mis à jour le 16/05/2018 18:50

Petite hausse en Europe, l'euro recule, l'Italie inquiète

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé mercredi timidement dans le vert, favorisées par un net repli de l'euro, à l'exception notable de Milan, pénalisée par les inquiétudes autour de la situation politique en Italie.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,26% à 5.567,54 points. Le Footsie britannique a progressé de 0,15% et le Dax allemand a avancé de 0,2%. L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,04%, le FTSEurofirst 300 a gagné 0,25% et le Stoxx 600 a pris 0,22%.

La Bourse de Milan a reculé pour sa part de 2,32% après la publication d'un document évoquant la volonté du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et de la Ligue, les deux partis qui tentent de former un gouvernement, de demander l'effacement de 250 milliards d'euros de dette et de réclamer des procédures permettant aux Etats membres de sortir de l'union monétaire.

L'information a ébranlé les marchés de la péninsule en dépit du démenti du porte-parole de la Ligue chargé des dossiers économiques qui a déclaré à Reuters qu'aucune proposition d'annulation de dette ne figurait dans le projet officiel de contrat de gouvernement.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des obligations (BTP) à dix ans est monté jusqu'à 2,11%, et l'écart de rendement avec le Bund allemand s'est élargi à plus de 149 points de base, soit le niveau atteint au lendemain des élections législatives du 4 mars qui avaient abouti à une absence de majorité au Parlement.

LA RENCONTRE TRUMP-KIM MENACÉE

"Les marchés obligataires ont ignoré le problème jusqu'à aujourd'hui. Ce n'est que maintenant qu'ils commencent à se dire qu'il pourrait y avoir un revenu minimum et d'importantes baisses d'impôts, avec la menace d'un déficit budgétaire qui gonfle", indique Michael Browne, gérant d'un fonds actions européennes chez Martin Currie.

"Il y a une possibilité de confrontation entre l'Union européenne et l'Italie, où les banques restent fragiles, même si la situation s'est considérablement améliorée. L'Italie est un pays qui a absolument besoin du soutien de la Banque centrale européenne", ajoute-t-il.

Le risque politique italien a pesé également sur l'euro, qui a cédé jusqu'à 0,5% face au billet vert pour tomber à un creux de l'année, sous 1,18 dollar.

Les investisseurs restent par ailleurs prudents face à la persistance des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, qui doivent reprendre leurs négociations cette semaine à Washington.

Autre élément incitant à la prudence: les doutes sur la tenue du sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord qui ont notamment pénalisé les places boursières en Asie.

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La Corée du Nord a menacé de reconsidérer la rencontre historique prévue le mois prochain entre Kim Jong-un et Donald Trump si les Etats-Unis continuent d'insister sur une dénucléarisation unilatérale. Quelques heures plus tôt, Pyongyang avait annulé les discussions prévues ce mercredi avec des représentants de la Corée du Sud.

Ce contexte freine les indices de Wall Street, qui évoluent sans tendance claire à l'heure de la clôture en Europe.

ALSTOM BRILLE, ELIOR SOUFFRE

Aux valeurs en Europe, Alstom (PA:ALSO) s'est distingué (+3,77%) après avoir fait état d'une marge meilleure que prévu lors de l'exercice 2017-2018, ce qui l'a conduit à avancer d'un an son objectif de marge d'exploitation ajustée de 7%.

En tête du Stoxx 600, le groupe italien de services pétroliers Saipem a bondi de 12,23% sur un relèvement de recommandation de Bernstein, passé à "surperformer" sur la valeur.

L'élan du groupe italien a profité à son concurrent TechnipFMC (PA:FTI) qui a pris 4,11%, la plus forte hausse du CAC 40.

A l'inverse, Elior (PA:ELIOR) a chuté de 13,97%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après un nouvel avertissement sur résultats, ce qui a pénalisé également son concurrent Sodexo (PA:EXHO) (-1,8%).

L'une des plus fortes baisses sectorielles en Europe est pour les banques, dont l'indice Stoxx a perdu 1,32%, pénalisé par les banques italiennes mais aussi par l'allemande Commerzbank (DE:CBKG), qui a cédé 6,07% après des abaissements par plusieurs intermédiaires de leur objectif de cours au lendemain de résultats trimestriels mal accueillis.

L'indice des banques italiennes a perdu de son côté 3,68%.

Les cours du pétrole évoluent pour leur part en baisse après les chiffres hebdomadaires de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks américains de brut qui vient s'ajouter aux interrogations sur l'impact réel d'éventuelles sanctions américaines touchant les exportations iraniennes.

Le baril de Brent est repassé sous 78 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) sous 71 dollars.