« Il faut sauver l’or suisse ! »

 | 25/11/2014 17:20

C’est la pire crainte d’une banque centrale : avoir les mains liées pour gérer ses réserves. C’est ce qui pourrait se produire en Suisse en cas de victoire du oui au référendum « Il faut sauver l’or suisse » qui aura lieu le 30 novembre prochain.

Les citoyens suisses devront se prononcer sur trois propositions :
- La BNS ne peut pas vendre de l’or ;
- 20% des actifs détenus par la BNS doivent être obligatoirement constitués d’or contre un niveau aujourd’hui de 7,5% ;
- Tout l’or de la BNS doit être détenu physiquement dans la Confédération.

Le risque d’une victoire du oui au référendum est, somme toute, limité. En effet, au cours des quinze dernières années, seuls 15% des référendums d’initiative populaire ont eu, par la suite, force de loi.

Si le oui venait toutefois à l’emporter à l’issue de la consultation, un scénario catastrophe aurait toute les chances d’être évité. Du fait des réserves de change substantielles de la banque centrale, à hauteur de 471 milliards de francs, et de la réaffirmation régulière de son engagement à défendre le taux de change du franc suisse, nous n’envisageons pas de remise en cause de la politique monétaire actuelle.


La BNS disposerait de près de cinq ans pour mettre en œuvre ses nouvelles obligations, ce qui devrait lui laisser suffisamment de temps pour s’adapter, effectuer des achats d’or en utilisant ses réserves, et également pour poursuivre ses interventions régulières sur le marché des devises.

Il n’en demeure pas moins que la capacité de la BNS à utiliser son bilan comme outil de politique monétaire en serait considérablement amoindri. Depuis 2011, c’est grâce à une gestion fine de ses réserves de change que le pays est en mesure de maintenir un cours plancher à 1,20 face à l’euro. L’objectif est ainsi d’éviter une trop forte appréciation du franc suisse, faisant office de valeur refuge en période d’incertitude, qui pénaliserait le retour d’une croissance durable dans la Confédération.

En cas d’attaque spéculative du cours plancher, la première décision de la BNS pourrait être d’introduire un taux de dépôt négatif. Concrètement, cela permettrait de réduire la proportion de positions longues sur le franc et favoriserait, par ricochet, l’appréciation de l’euro.

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Certains opérateurs de marché ont, d’ailleurs, vu dans le récent rebond de l’EURCHF à proximité des 1,20 un avertissement envoyé par les autorités à tous les investisseurs qui pensent pouvoir jouer contre la banque centrale dans la perspective du référendum. Le message est limpide : le cours plancher sur l’EURCHF sera défendu.