BNP Paribas | 12/07/2013 19:21
Le Fonds monétaire international (FMI) a mis à jour ses perspectives économiques mondiales (WEO update, July 2013). Et, pour la deuxième fois cette année, il les révise en baisse. Comparé aux prévisions d’avril, le taux de croissance mondiale perd 0,2 point de pourcentage, à la fois en 2013 (3,1%) et en 2014 (3,8%). Dans l’Union économique et monétaire (UEM), le FMI s’attend désormais à un repli du PIB de 0,6% en 2013 (-0,8% selon nous). Parmi les grands pays de la zone, seule l’Allemagne est en mesure d’échapper à la récession cette année. Ailleurs, la baisse de l’activité estcomprise entre -0,2% en France et -1,8% en Italie selon le FMI. En 2014, le rebond européen serait modeste (+0,8% à +0,9%).
A noter cependant que, pour la première fois depuis longtemps, l’institution de Washington n’a pas cherché à mettre en avant les risques associés à la crise de la zone euro. Il est toutefois difficile de s’en réjouir car ces risques n’ont pas vraiment reflué. Simplement, ils sont qualifiés « d’anciens risques » par les économistes du Fonds, qui ont préféré mettre l’accent sur la détérioration de la situation dans les économies émergentes1. De « nouveaux risques » s’ajoutent donc aux anciens. Pour la zone euro, qui s’efforce de renouer avec croissance, cela signifie opérer dans un environnement moins favorable
Le redressement reste, néanmoins, possible. A l’approche de l’été, l’économie des Dix-Sept a manifesté quelques signes de mieux. Les données de production industrielle publiées pour le mois de mai n’ont pas été si mauvaises. Du coup, elles introduisent un risque haussier dans notre scénario de (légère) contraction du PIB au deuxième trimestre. En France et en Allemagne, une baisse sensible de la production était attendue, après les fortes hausses d’avril. Ellea bien eu lieu, mais fut peu marquée. L’acquis de croissance de la production pour le deuxième trimestre s’établit ainsi à +1,9% t/t en mai en France, et à +2,2% outre-Rhin.
Il faudrait que le mois de juin enregistre de très mauvaises performances pour invalider cette tendance. Or cela n’est pas le cas. Les enquêtes auprès des directeurs d’achats (indices PMI) ontconfirmé leur redressement, notamment au Sud où la conjoncture s’éclaire d’une faible lueur. En Espagne et Italie, l’industrie a été réduite à ses niveaux de production d’il y a vingt ou trente ans2. Mais l’espoir existe enfin qu’elle se redresse. L’indice PMI manufacturier a renoué avec la barre des 50 points en Espagne, qui délimite la zone d’expansion de l’activité. En Italie, il n’en est plus très loin. Les commandes en biens d’équipement, supposées épouser le cycle de l’investissement, sont par ailleurs bien orientées. En récession depuis deux ans, les troisième et quatrième économies de la zone euro sont susceptibles de rebondir.
On sait que les retards pris dans la consolidation de l’UEM sont en partie liés aux échéances électorales allemandes. Ne rien décider étant le meilleur moyen de ne fâcher personne, le statu quo dureraau moins jusqu’au 22 septembre, date des élections législatives. D’ici là, l’UEM restera sensible à la météorologie des marchés. Mieux vaut donc lui souhaiter un été calme ou, à défaut, une Banque centrale attentive.
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