ZAR stable malgré l'amélioration de l'IPC, BCE dans le viseur

 | 20/04/2016 16:45

Afrique du Sud : IPC brut en recul en mars (par Arnaud Masset)

Le dernier rapport sur l'inflation sud-africaine fait apparaître une décélération en mars. Après avoir atteint 7% a/a en février, son plus haut niveau en sept ans, l'IPC brut a reculé à 6.3% a/a en mars, contre une projection médiane de 6.4%. Cette amélioration apporte une bouffée d'oxygène à la SARB, d'autant que la décision de relever le principal taux directeur de 25 bp à 7% en mars avait été adoptée à l'issue d'un vote serré, la moitié des membres du MPC s'étant inquiétés des effets négatifs sur les perspectives de croissance. L'engagement de la banque centrale à ramener l'inflation vers la fourchette cible de 3%-6% semble commencer à porter ses fruits. Il serait toutefois prématuré de crier victoire, car les prix alimentaires subissent toujours une pression haussière conséquente en raison d'une grave sécheresse. Nous nous attendons à ce que la SARB conserve sa position hawkish, dans la mesure où un nouvel affaiblissement du rand ne peut être exclu. L'USD/ZAR s'est légèrement replié à 14.26 dans le sillage de la publication de l'IPC. Nous restons prudents concernant une appréciation accrue du rand. Le rebond intervenu le mois dernier a été essentiellement porté par celui des prix des matières premières et par le reflux du dollar, mais la conjoncture intérieure n'a guère changé.

Etats-Unis : redressement anticipé des ventes de logements anciens après le plus bas de 6 ans touché en février (par Yann Quelenn)

Si les marchés sont focalisés sur les interventions verbales des gouverneurs de la Réserve fédérale, ils analysent également toutes les données à la loupe en quête d'indices sur la future trajectoire des taux. D'après les dernières publications, les fondamentaux de l'économie américaine paraissent s'être améliorés. L'inflation remonte depuis le début de l'année et le taux de chômage reste stable autour des 5%. En revanche, les ventes de détail ont déçu, à -0.3% en mars. De plus, on craint de plus en plus que le marché immobilier soit trop profondément enfoncé dans une bulle du fait de la politique accommodante suivie au cours de la dernière décennie.

Les ventes de logements anciens seront scrutées de près aujourd'hui. Elles sont anticipées en hausse de 4% à 5.28 million. Dans le présent environnement de taux bas, les attentes de relèvement des taux tirent les ventes à la baisse et il est en outre plus difficile qu'auparavant d'obtenir une hypothèque. Cependant, les marchés financiers espèrent toujours que les taux bas et la stabilité du chômage fourniront une impulsion suffisante pour soutenir le marché immobilier. Sur le front des devises, cela conforte notre opinion selon laquelle le billet vert est surapprécié. Nous pensons que les difficultés de l'économie américaine ne sont pas pleinement intégrées et nous restons donc longs sur l'EUR/USD jusqu'à 1.2000.

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Zone euro : l'EURUSD dans l'attente de la BCE (par Peter Rosenstreich)

Outre-Rhin, l'indice ZEW des attentes a progressé à 11.2 en avril, signe que les investisseurs sont nettement plus optimistes sur les perspectives de l'économieallemande. Alors que la conjoncture mondiale se dégrade, une partie de la zone euro reste résiliente, malgré les risques baissiers évidents. Les PMI Markit de la zone euro au menu de vendredi devraient également confirmer une stabilisation après un recul régulier. Enfin, la balance des paiements de février indique un regain d'appétit des investisseurs européens pour la dette étrangère. Les dégagements sur l'euro ont été cruciaux pour contrebalancer l'exode hors du dollar et ralentir la dynamique haussière de l'EUR/USD. L'amélioration des données devraient satisfaire Mario Draghi et la Banque centrale européenne. La réunion de la BCE prévue cette semaine fait l'objet d'attentes limitées. Après le programme musclé révélé le 10 mars (augmentation des rachats mensuels à 80 milliards d'euros, réduction du taux de dépôt et du principal taux de prêt à -0.40% et 0%, et nouveaux TLTRO), le marché sera principalement focalisé sur le taux de change. La monnaie unique est un sujet que la BCE évite d'aborder, mais son appréciation régulière pourrait faire dérailler la croissance fragile de l'Europe. Une absence de mention de l'euro ou de mesures visant à sa dévaluation pourrait déclencher un petit rebond de la devise européenne. La réunion de jeudi est trop proche des dernières mesures de stimulation pour que de nouvelles stratégies soient annoncées. Toutefois, compte tenu de la vigueur de l'euro, de la glissade du pétrole et des sous-performances de l'inflation, un accroissement de l'assouplissement est probable. Nous pensons que le marché devra attendre la réunion de décembre (qui coïncide avec la révision des prévisions de la banque centrale)pour voirde nouvelles mesures de stimulation (dont peut-être le recours à l' "hélicoptère monétaire). L'absence d'actions/commentaires réellement accommodants et les dissensions croissantes entre la BCE et la Bundesbank, qui réduisent les options de M. Draghi, devraient permettre à l'EUR/USD d'aller tester les plus hauts du range à 1.1465.

USD/CAD - Bearish Breakout.