Wall Street : mieux vaut attendre que la fumée se dissipe sur le Russell2000
Gilles Leclerc | 09/01/2019 13:19
Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Cher lecteur,
Je vous propose de clôturer la séquence des revues trimestrielles des indices boursiers avec une mise à jour de notre suivi du Russell2000, l’indice américain qui cible le compartiment des petites et moyennes capitalisations. Pour rappel, j’ai formulé des perspectives trimestrielles sur le CAC40, le Dax et l’Eurostoxx50 ici, et sur le Nasdaq Composite là.
L’analyse que je vous propose ce mercredi sur le Russell2000 est en fait une simple mise à jour de celle du trimestre précédent. Et pour cause : dans son cas aussi, le marché est venu valider nos projections baissières. Et s’il a commencé ces derniers jours à entamer un rebond, c’est en prenant appui pile sur les niveaux de supports qui sont aussi les objectifs de baisse que nous avions ciblés.
Piqûre de rappel : en juin dernier (la pastille rouge), le Russell2000 se situait toujours en très forte tendance haussière, notamment depuis 2016 (le canal vert). Il arrivait cependant au contact d’un faisceau de résistances (les segments 1, 2 et 3 qui se regroupent dans la pastille orange) et notre analyse avait permis de détecter la présence probable d’un « point haut ».
Il s’agit d’un élément important car les small et midcaps sont souvent, historiquement, l’un des premiers compartiments à donner l’alerte en cas de complications à venir.
Nous tablions en juin dernier sur un retour dans la zone des 1 600 points, lequel s’est matérialisé à la fin du deuxième trimestre.
Passons maintenant en vue hebdomadaire.
Une volatilité exacerbée en intraday
A la fin du deuxième trimestre, nous sommes arrivés à un point de bascule, en l’occurrence pile sur le support de la tendance haussière (le segment oblique vert et la flèche rouge). La prévision qui découle de ce nouveau point trimestriel est baissière et conclut qu’en cas de cassure du support intermédiaire – devenu résistance ( S.I -> R.I) -, la figure de retournement (en orange, anse avec tasse ) aboutit à un objectif de retour rapide sur le support des 1 300 points (le rectangle horizontal vert « S »).
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Celui-ci a été atteint à la fin de l’année, avec une baisse « éclair » de 10% de l’indice.
La tendance haussière a donc aussi été brisée sur le Russell2000, mais la vélocité des cours est exacerbée en ce début d’année. Un rebond s’est dessiné, prenant la forme d’un « V » bottom, et des amplitudes journalières de 4 voire 6% ont été enregistrées.
C’est évidemment considérable et à cette vitesse, force est d’admettre que des projections baissières de 10% par trimestre qui pouvaient être perçues comme exubérantes dans un passé encore récent ont substantiellement gagné en plausibilité.
En ne forçant que modérément le trait, le Russell2000 est désormais capable de faire en trois jours le même chemin qu’en trois mois précédemment.
En termes chiffrés, le support à ne pas casser est celui de la zone des 1 300 pts. Dans le cas où il ne tiendrait pas, le Russell2000 pourrait poursuivre son repli en direction d’abord des 1 200 points (le segment bleu pointillé horizontal) puis des 1 100 points.
Il faudra être très vigilant car nous allons selon toute probabilité connaître une période de volatilité extrême, et sauf à rester le nez sur ses écrans, il va être extrêmement dangereux d’essayer de s’en sortir (au niveau trading) dans cet environnement.
Nous nous trouvons actuellement a priori en mode « pull back » ou « range » et si l’on veut vraiment se risquer à faire du trading dans ce champ de mines, on pourra garder un objectif haussier tant que le stochastique momentum index (ou une MACD) pointe vers le haut.
Mais attention car ce ne sera rien d’autre qu’un « pull back » et les choses sérieuses commenceront lorsque ce dernier prendra fin. Nous aurons alors un niveau délimitant le « range » probable qui sera balayé pendant les semaines à venir ainsi que la « conviction » du marché (analyse des volumes), deux éléments susceptibles d’élaborer un plan de trade… à conditions également que les variations journalières reviennent à des niveaux « normaux », c’est-à-dire dans la norme statistique.
Dans l’immédiat, vous l’aurez compris, nous ne pouvons cependant que faire de l’analyse sur le Russell2000 et j’en déconseille fortement le trading.
Cela étant, après avoir correctement calibré le retournement du Russell2000 et ses 20% de baisse depuis ses plus hauts, on peut aussi s’accorder un petit peu de temps pour réaffûter les couteaux.
Gilles
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