Volatilité du rand sud-africain après les décisions de S&P et Moody’s

 | 29/11/2017 10:10

Le rand sud-africain évolue de manière volatile depuis plusieurs jours : après avoir fortement baissé vendredi en réaction à la dégradation souveraine par S&P, la devise a effectué le mouvement inverse lundi grâce à Moody’s cette fois.

Les investisseurs ont perçu de manière positive le choix de Moody’s de maintenir la note de la dette souveraine sud-africaine, en devise locale et en devises étrangères, à « Baa3 », le dernier cran de la catégorie « investment grade ». Ce maintien permet aux obligations visées de rester dans l’indice World Government Bond de Citigroup (NYSE:C), signale Bloomberg. Le World Government Bond Index (WGBI) est composé d’obligations souveraines d’une vingtaine de pays et il est l'un des plus grands indices au monde en la matière et, à ce titre, très suivi.

Une sortie de cet indicateur aurait déclenché de manière automatique un mouvement de vente par les gestionnaires de fonds suivant l’indice, signale Bloomberg. Pareil scénario aurait entraîné des sorties de fonds de l’ordre de 10 milliards de dollars selon des estimations de Société Générale (PA:SOGN) rapportées par l’agence de presse.

La décision de Moody’s pourrait n’être qu’un répit puisque l’agence a placé le rating de l’Afrique du Sud sous surveillance négative, n’excluant donc pas de dégrader la note en fonction notamment du budget qu’établira le gouvernement de Jacob Zuma en février prochain.

h2 Regain de confiance/h2

Entre-temps, la décision de Moody’s a mis du baume au cœur des investisseurs dont le moral avait été atteint vendredi par la décision de S&P de dégrader d’un cran à « BB+ » la note sud-africaine en devise locale, reléguant celle-ci en catégorie spéculative. La dette en devises étrangères, qui évolue déjà dans le compartiment « high yield », a quant à elle été abaissée d’un échelon à « BB ».

Le geste de S&P a incité le président sud-africain Jacob Zuma à appeler à des mesures concrètes pour relancer la croissance et à équilibrer un budget qui affiche un déficit de 4 milliards de rands.

En clôture des marchés européens lundi, le rand sud-africain progressait de 1,3% face à l’euro à 16,288, effaçant ses pertes subies après la décision de S&P.

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Scénario similaire pour les obligations souveraines sud-africaines en devises locales dont les prix progressaient et les rendements se détendaient. L’emprunt échéant le 21 décembre 2026 au coupon de 10,5% voyait son rendement reculer à 9,22% après avoir atteint près de 9,45% vendredi.

h2 Quelques idées d'investissement/h2

Emprunts libellés dans la devise :

Les investisseurs souhaitant se positionner sur le rand sud-africain, trouveront de nombreuses idées dans notre sélection d'obligations, comme par exemple le nouvel emprunt KfW au coupon de 7,5% et d'une maturité égale au 10/11/2022. Compte tenu d'un cours de 96,92%, le rendement s'élève à 8,27%. L'obligation disposant du meilleur rating possible (AAA chez Standard & Poor's), le risque est essentiellement porté sur la devise.

Sur le marché de la dette d’entreprises :

Il est par ailleurs possible d'investir dans des obligations d'entreprises sud-africaines, libellées en dollar.

On peut ainsi citer l’obligation remboursable en 2021 assortie d’un coupon fixe de 5,75% de la compagnie Eskom, qui fournit 95% de l’électricité en Afrique du Sud et 45% de celle en Afrique, qui se négocie à 100,25%, de quoi tabler sur un rendement de 5,65%. A noter que les obligations Eskom ont lourdement chuté à la mi-novembre, après un avertissement de l'entreprise étatique indiquant qu’elle faisait face à de sérieux problèmes de liquidité.

Autre exemple, la souche obligataire à maturité juillet 2022 au coupon de 4% de la société ferroviaire et logistique Transnet, qui se traite à 96,87% du nominal, soit un rendement de 4,75%. La société, épinglée ces derniers mois dans le cadre d’un trafic d’influence touchant le géant allemand du logiciel SAP (NYSE:SAP) et la richissime famille Gupta, très proche du président sud-africain Zuma, a récemment vu ses emprunts reprendre de la hauteur.