USD en hausse sur de bons indicateurs immobiliers

 | 20/08/2014 13:29

L'annonce hier de la progression inattendue de l'indice NAHB du marché immobilier a été rapidement suivie d'achats massifs du dollar. Les mises en chantier, ressorties à 1093k contre 965K attendu, ont déclenché le rebond du billet vert auquel nous assistons aujourd'hui. Ces données économiques généralement négligées semblent avoir généré une volatilité conséquente sur les marchés des changes. La raison de la nouvelle accélération de l'activité après une brève pause tient à la justification de sa position accommodante par la présidente de la Fed, soit la faiblesse du marché immobilier. Dans son rapport semestriel de politique monétaire du 15 juillet, Janet Yellen a prévenu que la faible reprise du marché immobilier américain menaçait l'ensemble de l'économie. "Le secteur immobilier a cependant peu progressé récemment. Après une nette reprise, l'activité a marqué le pas dans le sillage de l'augmentation des taux hypothécaires l'an dernier et les chiffres continuent de décevoir cette année". L'objectif du maintien de taux bas dépend de plus en plus de l'interprétation du "ralentissement" du marché du travail. Si l'activité immobilière reste sur son élan haussier, la politique ultra-accommodante de la Fed deviendra de plus en plus difficile à justifier. Nous restons positifs sur la reprise du secteur immobilier US (tendance à la hausse des permis de construire, ventes de logements neufs, confiance des constructeurs et promesses de ventes), et nous pensons que certains membres de la Fed surestiment l'effet sur l'inflation de la modeste croissance des salaires. Selon nous, cette dernière va rapidement augmenter en rythme avec le marché du travail, ce qui pourrait prendre la Fed à contre-pied. Les investisseurs l'ont déjà compris et réagissent en conséquence.

Shorts sur le JPY favorisés

L'USDJPY s'approche à présent de la résistance clé des 103.10. La baisse de la prime de risque géopolitique, qui s'est traduite par une hausse des rendements obligataires (les Treasuries US à 10 ans se sont extraits de leur creux à 2.30% vendredi) et la reprise des marchés actions devraient donner au cross le coup de pouce nécessaire pour franchir cette barrière. En outre, l'économie japonaise est à la peine, comme le montre la chute de -6.8% du PIB. Face à l'amenuisement des perspectives d'une hausse de l'inflation, le Premier ministre Shinzo Abe pourrait pousser la Banque du Japon à prendre de nouvelles mesures d'assouplissement (malgré le refus du ministre de l'Economie Akira Amari d'admettre cette possibilité) et à adopter un troisième plan de stimulation. Enfin, la modification du GPIF (fonds de pension des fonctionnaires japonais), porté à 126000 milliards de dollars, devrait permettre une réorientation vers des actifs plus risqués que les obligations nipponnes à bas rendement, y compris vers des investissements à l'étranger. Cette réforme pourrait avoir un fort impact sur les sorties d'investissement, ce qui affaiblirait encore le yen.

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Minutes de la BoE

Les traders scruteront les minutes de la réunion de la Banque d'Angleterre, compte tenu des commentaires souvent contradictoires des membres de l'institut d'émission ces dernières semaines. Pendant sa conférence de presse, le gouverneur de la BoE Mark Carney s'est montré accommodant et serein quant aux perspectives d'inflation l'IPC inférieur au consensus publié hier (1.6% a/a, sous-jacent 1.8% a/a) laisse penser que sa confiance est peut-être justifiée. Malgré le ralentissement de l'économie, dans son rapport d'août sur l'inflation, la banque centrale a revu à la hausse les chiffres de la croissance à moyen terme, et à la baisse ceux du chômage. On s'éloigne d'un relèvement en novembre. Des facteurs temporaires, tels que l'augmentation du taux de participation et l'interdiction des importations alimentaires en provenance de l'UE par la Russie, devraient faire peser des pressions baissières sur l'inflation et donner un peu de temps à Mark Carney.