Tout comprendre de la baisse de régime des obligations Softbank Group

 | 01/09/2021 08:43

Au rapport il y a peu avec ses comptes trimestriels, le conglomérat japonais SoftBank Group, qui investit massivement dans les sociétés technologiques asiatiques, a déçu les marchés, provoquant une hausse sensible de ses rendements obligataires. Explications.

Softbank (T:9984) Group, du nom de cette holding détenant une kyrielle de participations (dont 40% de l’opérateur télécom japonais éponyme), a bouclé le second trimestre dans le vert sur un bénéfice net équivalent à six milliards d’euros, un plantureux bénéfice qui a toutefois fondu de 39% sur un an. 

En cause, la déroute boursière des valeurs technologiques chinoises, qui comptent pour environ un quart de son portefeuille d’investissement. On pense notamment à Alibaba (NYSE:BABA), le leader de l’e-commerce domestique, dans lequel Softbank Group a massivement investi.

Une déconvenue à mettre sur le compte du régulateur chinois et de la série de mesures prises ces derniers mois visant à lutter plus efficacement contre la concurrence déloyale sur internet.

Des mesures à l’étude prévoient notamment d’interdire l'utilisation d'algorithmes ou de faux avis pour promouvoir des biens et services. Un nouveau texte rendrait par ailleurs illégal le recours à des moyens techniques qui empêchent l'interopérabilité entre des services rivaux. 

Il faut savoir qu’en Chine, certains systèmes de paiement sont exclus des applications d’e-commerce appartenant à un groupe concurrent, tandis que des plateformes vidéo bloquent le partage de contenus vers des réseaux sociaux concurrents.

h2 Durcissement des contrôles/h2

Ce contexte de durcissement conduit également les autorités chinoises à renforcer la supervision des entreprises cotées à l’étranger. Ce vendredi, le Wall Street Journal laissait entendre que Pékin pourrait interdire à ses entreprises de lever des fonds sur les places boursières étrangères.

Bref, un cocktail de nouvelles qui font caler les investisseurs sur les perspectives de Softbank Group, et ce alors que le conglomérat prévoyait davantage d’entrées en bourse (juteuses) de sociétés qu’il détient. 

Par la force des choses, le conglomérat a même annoncé avoir gelé ses investissements en Chine, un petit séisme dans le secteur technologique.

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A ce titre, l’entreprise dirigée par le milliardaire Masayoshi Son dit attendre une meilleure visibilité réglementaire avant d’investir à nouveau dans les entreprises de l’empire du Milieu, ce qui pourrait prendre un à deux ans, estime-t-il.

h2 Solde de positions américaines/h2

Autre virage dans la stratégie du groupe qui n'a pas échappé aux investisseurs, Softbank a bouclé ses positions (pour plusieurs milliards de dollars) dans un certains nombre de géants de la tech américaine comme Facebook (NASDAQ:FB), Google (NASDAQ:GOOGL), Microsoft (NASDAQ:MSFT) et Netflix (NASDAQ:NFLX). 

De l’avis des observateurs, l’environnement serait moins favorable aux valeurs technologiques américaines, particulièrement gourmandes en capitaux, et qui compteraient parmi les plus pénalisées en cas de relèvement des taux d’intérêt par la Banque centrale américaine.

h2 Hausse des rendements obligataires/h2

Comme évoqué en introduction, ce contexte d’incertitudes qui entoure le coeur de métier de Softbank Group a poussé les investisseurs à revoir à la hausse leurs exigences de rendement pour détenir ses obligations en portefeuille.

A titre d’exemple, l’obligation émise début juillet au coupon de 3,375% et remboursable en 2029 a perdu plusieurs points pour se traiter à l’achat à 96,60% du nominal, avec un rendement qui pointe désormais à 3,87%. Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros en nominal, l’obligation est assortie d’un rating spéculatif BB+ chez Standard & Poor’s.

Le conglomérat a également émis des obligations de type perpétuel subordonné. Assortie d’un coupon fixe de 6,875% jusqu’au prochain call en 2027, la perpétuelle par 200.000 dollars se traite à l’achat légèrement sous le pair. Le rating se situe à B+ sur l’échelle de notation de Standard & Poor’s.