Tensions sur les titres Deutsche Bank, jugée « en difficulté » et « fragile » aux

 | 01/06/2018 12:34

Nouvelles turbulences pour Deutsche Bank. La Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé que les activités de la banque allemande aux Etats-Unis étaient « en difficulté », rapporte le Wall Street Journal. L’information a fait chuter l’action et mis la pression sur les obligations.

Le déclassement décidé il y a an par la Banque centrale américaine est une décision tenue secrète. Elle n’a jamais été rendue publique, jusqu’à la publication de l’article du quotidien des affaires ce jeudi 31 mai.

La Fed note les banques sur une échelle de 1 à 5, du meilleur au plus mauvais score. Le statut d’activités en difficulté est l’une des qualifications les plus basses.

Il a influencé la décision de la Deutsche Bank de réduire son exposition dans des domaines tels que le trading ou les prêts, explique le Wall Street Journal.

La Banque allemande a été également contrainte de requérir l’approbation de la Fed avant de licencier ou d’embaucher du personnel ou de faire des paiements à certains employés.

L'action du principal régulateur américain de la Banque a aussi eu des conséquences sur les relations de la Deutsche Bank avec d'autres organes de contrôle, dont la Federal Deposit Insurance Corp. Cette dernière a fait pression pour une amélioration des contrôles et de la supervision au sein de l’institution financière.

h2 « Deutsche Bank AG (DE:DBKGn) est très bien capitalisée »/h2

Ni la Fed, ni la FDIC n’a fait de commentaire. Du côté de la Deutsche Bank, une porte-parole a déclaré au Wall Street Journal que Deutsche Bank AG, la société-mère, « est très bien capitalisée et dispose de réserves de liquidités importantes ». Et de préciser que les filiales américaines concernées sont DB USA Corp, Deutsche Bank Trust Corporation et Deutsche Bank Trust Company Americas, « notre principale filiale bancaire américaine dont le bilan est très solide ».

La décision de la Fed complique un peu l’activité de la Deutsche Bank aux États-Unis, ce qui a sans doute conforté celle-ci dans sa volonté de redessiner son modèle d’activité.

L'institution financière, qui s’est dotée le 8 avril d’un nouveau directeur général, Christian Sewing, a décidé depuis lors de se recentrer sur l’Europe et de renoncer à concurrencer ses homologues américains dans la banque d’investissement. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un vaste programme de réductions de coûts, visant à faire face à trois années de pertes d’affilée. Il va se traduire également par une diminution drastique des effectifs.

h2 Plus bas historique/h2
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Entre-temps, la Deutsche Bank peine toujours à retrouver la confiance de ses actionnaires et créanciers

L’action a perdu 7,15% à 9,16 euros en réaction à l’article du Wall Street Journal, plus de 19% depuis l’arrivée de Christian Sewing et plus de 42% depuis le début de l’année. Elle est désormais à son plus bas historique, portant la capitalisation boursière de Deutsche Bank à environ 19 milliards d’euros, bien en deçà, par exemple, du bancassureur belge KBC et ses 28 milliards d’euros.

Sur le marché de la dette, l’information Wall Street a provoqué une baisse du prix des obligations. Pour ne citer qu’elle, l’obligation Deutsche Bank AG d’une maturité égale au 17 février 2025 assortie d’un coupon de 2,75% se négociait jeudi soir à 94,93% du nominal, contre 97,07% 24 heures avant. En corollaire, le rendement annuel de cette obligation accessible par coupures de 1.000 euros et notée « BB+ », en catégorie spéculative, chez Standard & Poor’s, s’est tendu à 3,61%.