Statu quo attendu pour la BoE, BCE dans le viseur

 | 06/03/2014 12:54

La Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne doivent rendre leur verdict aujourd'hui, à 12h00 GMT et 12h45 GMT respectivement. La première devrait conserver son taux directeur à 0.50% et l'objectif de rachat d'actifs à 375 milliards de livres. Les anticipations sont en revanche partagées concernant la décision de la BCE. La conférence de presse de Mario Draghi (13h30 GMT) déclenchera sans doute des mouvements sur les marchés.


Les "colombes" de l'institution francfortoise gagnent du terrain, d'autant que la crise ukrainienne semble être maîtrisée. L'euro a montré peu d'enthousiasme après la publication hier de ventes de détail nettement supérieures au consensus pour janvier, d'une accélération des services dans la zone euro en février et d'un PIB préliminaire encourageant au quatrième trimestre. Les dépenses d'équipement fixes brutes ont cru de 1.1% au quatrième trimestre (contre 0.6% révisé au troisième trimestre), contrebalançant la contraction de 0.2% des dépenses publiques. L'augmentation de la consommation des ménages reste cependant faible à 0.1%. Les données de la zone euro ont curieusement amené l'EUR/USD à 1.3708 hier, signe que l'attention est tournée vers la BCE. Les anticipations tendent vers un accommodement, le risque événement est élevé et la probabilité d'une baisse de l'euro s'accroît.

La réunion de la BCE pourrait déboucher sur des mesures concrètes. Les pressions déflationnistes inquiètent l'institut monétaire, dont le président a clairement indiqué que plus la période de basse inflation se prolongeait, plus les risques s'accroissaient. Que peut faire la BCE pour stimuler les prix ? Quelles sont les options intégrées avant la réunion de ce jeudi ?

Premièrement, les responsables de la BCE évoquent des taux de dépôt négatifs depuis plusieurs mois. Ils éviteront peut-être d'avoir recours à cette mesure, trop agressive selon nous, au vu de la légère amélioration des derniers PMI ET IPC. Deuxièmement, la BCE pourrait abaisser encore le taux refi. C'est extrêmement improbable, mais pas impossible. Troisièmement, elle pourrait cesser de stériliser son programme SMP pour injecter quelque 180 milliards d'euros sur le marché en mars, ce qui est la solution la plus souple et réaliste selon nous. Enfin, elle peut décider de maintenir le statu quo, acceptant par défaut le risque de soutenir la vigueur actuelle de la monnaie unique qui pénalise la dynamique de croissance déjà fragile.

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Par ailleurs, la comparaison entre le Japon des années 1990 et la zone euro révèle d'importantes similarités, quoi qu'en dise Mario Draghi. La réticence des banques à prêter, le renforcement du taux de change et la politique monétaire contestable soulèvent des inquiétudes sur la possibilité de voir la zone euro recréer la dynamique peu souhaitable du Japon d'il y a 20 ans.

Risque événement sur l'euro, peu de mouvement attendu sur la livre sterling

L'EUR/USD est soutenu au-dessus des 1.3700. Les traders sont en mode attentiste. En cas d'inaction de la BCE aujourd'hui, le biais accommodant anticipé pourrait ne pas tirer les cross EUR à la baisse. Techniquement, les indicateurs de tendance et de dynamique sont plats. Le pivot de la MACD (12, 26 jours) se tient à 1.3725, une clôture sous ce niveau pourrait ouvrir la porte à un renversement de la tendance court terme qui deviendrait négative. Les marchés des options se montrent mitigés. Les paris sont partagés entre 1.3595/1.3750 (ce qui correspond approximativement aux niveaux Fibonacci à 61.8% / 50% du retracement de novembre-décembre). La direction deviendra plus claire dans un sens ou dans l'autre. Pour les jours à venir, en cas de surprise positive sur l'EUR/USD, de solides demandes d'options devraient venir en soutien au-dessus des 1.3800/25. Toutefois, si les baissiers de l'euro entrent en scène aujourd'hui, l'intérêt vendeur pourrait s'intensifier sous la zone 1.3650/65. L'EUR/GBP reste bien soutenu au-dessus des 0.82000. Les indicateurs techniques sont légèrement haussiers, mais marquent un net affaiblissement. La MACD entrera dans le rouge pour une clôture journalière sous 0.82086. Des offres d'options sont placées sous 0.82000 et pourraient se transformer en résistance en cas de cassure baissière.

D'après les données Halifax de février, les prix immobiliers britanniques ont enregistré leur plus rapide accélération depuis 2009. Bien que Mark Carney estime que l'inflation immobilière n'est pas du ressort de la Banque d'Angleterre, les pressions haussières en résultant se traduisent par la persistance de la demande de livres. Nous n'attendons aucun mouvement important sur la livre après le verdict de la BoE. Les indicateurs de tendance et de dynamique sont totalement plats. La MACD (12, 26) restera dans le vert pour une clôture journalière au-dessus des 1.6716.