SPECIAL SECTEUR – NBI : jusqu’où iront les biotechs ?

 | 07/07/2017 10:22

SPECIAL SECTEUR – NBI : jusqu’où iront les biotechs ?

Le NBI pour Nasdaq Biotechnology Index est un indice boursier américain focalisé sur les entreprises de biotechnologie (les biotechs) et, à moindre titre les entreprises pharmaceutiques. Depuis le début de l’année, le NBI a gagné près de 18%. Une performance supérieure à celle du Nasdaq Composite (+14%), l’indice actions américain riche en valeurs technologiques, et bien meilleure que celle de l’indice large MSCI World, représentatif des Bourses des pays développés. Et la hausse du compartiment s’est accélérée dernièrement, avec une envolée de 6% depuis mi-juin, sur des volumes de transactions très étoffés.

Quels critères pour appartenir au NBI ?

Pour être éligible au NBI, une entreprise doit remplir plusieurs critères.
En voici les principaux :

· Etre exclusivement cotée sur le Nasdaq.
· Etre directement issue du secteur biotech ou pharmaceutique.
· Avoir une capitalisation d’au moins 200 millions de dollars.
· Avoir un volume journalier de transaction d’au moins 100.000 titres.

D’autres critères viennent s’ajouter mais ils sont de moindres importances.

L’indice a été créé le 1er novembre 1993, avec un niveau initial de 200 points ; il en compte 3.300 aujourd’hui. La composition des membres du NBI est revue 2 fois par an, en mai et novembre. A ce jour, jeudi 6 juillet 2017, 162 entreprises sont membres du NBI. On notera que trois fois moins d’entreprises faisaient partie du NBI en 2013 ; ce qui témoigne d’un développement très rapide de l’indice.


La composition du Nasdaq Biotechnology Index

Comme tous les indices, le NBI est un indice pondéré. A l’instar du Cac 40, dont les cinq plus grosses capitalisations (Total (PA:TOTF), Sanofi (PA:SASY), L’Oréal, LVMH (PA:LVMH) et BNP Paribas (PA:BNPP)) représentent à elles seules environ 35% de l’indice français, on retrouve une configuration encore plus flagrante sur l’indice des biotechnologies américain, dont les cinq premières entreprises en termes de capitalisation et donc de poids indiciels sont :


1. Celgene (8,42% de l’indice) : fondée en 1986, Celgene Corporation (NASDAQ:CELG) est une entreprise dont la spécialisation est le traitement de cancers hématologiques (du sang, de la moelle osseuse ou des ganglions). Elle a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 7,64 milliards de dollars et un résultat net de 2 milliards de dollars.

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2. Amgen (8,12% de l’indice) : fondée en 1980, Applied Molecular Genetics, le leader mondial du secteur, réalise un chiffre d’affaires de 20,1 milliards de dollars et un résultat net de 5,16 milliards de dollars sur l’année 2014. A noter qu’elle réalise 77% de son chiffre d’affaires en Europe. Amgen commercialise au total 16 produits, mais elle concentre l’essentiel de ses revenus sur 7 d’entre eux, principalement ceux luttant contre l’arthrose et les maladies inflammatoires.

3. Biogen (8,11% de l’indice) : fondée en 2003 par la fusion de Biogen Inc. avec IDEC Pharma Corp, cette entreprise, spécialisée dans la lutte contre la sclérose en plaques, a réalisé sur l’exercice 2014 un chiffre d’affaires de 9,7 milliards de dollars, et un résultat net de 2,94 milliards de dollars.

4. Gilead (NASDAQ:GILD) (7,90% de l’indice) : créée en 1987, Gilead Sciences a réalisé sur l’année 2014 un chiffre d’affaires de 24,47 milliards de dollars et un résultat net de 12,06 milliards de dollars. Elle commercialise actuellement 4 produits : 3 d’entre eux (l’Emriva, le Viread et le Truvada) agissent dans le traitement du VIH tandis que le Sovaldi est pris dans le cadre d’un traitement de l’hépatite C.

5. Regeneron (7,52% de l’indice) : créée en 1988, Regeneron Pharmaceuticals réalise un chiffre d’affaires de 2,82 milliards de dollars et un résultat net de 348,07 millions de dollars en 2014. L’entreprise a annoncé cet été un partenariat avec le géant français Sanofi dans le domaine de la cancérologie pour la mise au point de traitements d’immunothérapie.

Ainsi, on remarquera que ces 5 blue chips pèsent à elles seules plus de 40% de l’indice, pour à peine plus de 3% du nombre total des entreprises le composant.


Sortons du NBI. On remarque que 10% des 376 Biotechs américaines comptent pour 85% de la valorisation totale. A l'heure actuelle, 376 sociétés Biotechs sont cotées aux Etats-Unis représentant une valorisation totale de 800 Milliards $ environ. Parmi ces sociétés, une dizaine de Large Caps comptent pour l'essentiel de la valorisation. Nous avons cherché à établir le poid des Biotechs par taille dans la valorisation totale du secteur. Voici les 10 plus importantes Biotechs US en fonction de leur valorisation : Amgen (124,7 Mds $), Celgene (91,6 Mds $), Gilead (88,9 Mds $), Biogen (61,76 Mds $), Regeneron (39,73 Mds $), Alexion (NASDAQ:ALXN) (29,13 Mds $), Illumina (24,17 Mds $), Incyte (23,47 Mds $), Vertex (NASDAQ:VRTX) (22,33 Mds $), BioMarin (15,86 Mds $).


Des européennes obligées de traverser l’Atlantique ?

L’évolution récente de la composition du Nasdaq met en avant l’envie des firmes européennes d’être cotées sur les indices américains, et ce pour des raisons purement pécuniaires, la levée de fonds y étant en effet plus avantageuse. Ainsi, plus d’une trentaine de compagnies européennes ont décidé de se faire coter sur le marché américain ces deux dernières années.

A titre d’exemple, l’entreprise française DBV Technologies (PA:DBV) a réussi à lever 93 millions de dollars en cotant sur le Nasdaq cette année. Adam Kostly, responsable de la cotation des entreprises européennes sur le Nasdaq nous explique que 7 à 8 biotechs européennes ont prévu de lever des fonds par l’intermédiaire de la bourse de New York cette année. Ces dernières sont attirées par une plus forte demande des investisseurs américains dans ce secteur comparé à leurs homologues européens.

Aussi, l’expérience de DVB Tecnologies montre que les entreprises obtiennent une plus haute valorisation aux Etats-Unis. A titre d’exemple, DVB, avant d’être cotée sur le Nasdaq, pouvait s’échanger à 25 euros l’action à Paris. L’action, une fois cotée à New York, est montée en flèche à 75 euros, permettant ainsi à la société française d’être valorisée à 1,3 milliard d’euros.

Cette importante hausse des cours générale fait cependant craindre la formation d’une bulle sur le secteur, alors qu’en parallèle le nombre de biotechs présentes sur le marché augmente, profitant d’un environnement favorable pour se financer.

Maintenant, intéressons-nous comme à l’accoutumée à la partie technique…


Deux graphiques pour un scénario qui devrait rester haussier…

Une vision de long terme pour commencer…