La famille PSA s’agrandit !

 | 08/03/2017 16:47


Le groupe PSA est un constructeur automobile français qui exploite les marques Peugeot (PA:PEUP), Citroën, DS, Opel et Vauxhall. PSA Peugeot Citroën est devenu Groupe PSA le 5 avril 2016. En 2016, l'entreprise occupe le 1er rang du secteur automobile en France, avec 27,74% de parts de marché (30,12% en 2012) pour les marques Peugeot, Citroën et DS. En Europe, le Groupe PSA occupe la 3ème place en terme de parts de marché avec 9,78%. Au niveau mondial, le groupe était le 10ème constructeur automobile en 2014. En 2014, le Groupe a vendu 2 938 372 véhicules, en croissance de +4,3 %. La technologie PSA Hybrid place PSA au deuxième rang des ventes de voitures hybrides en Europe. Misant sur sa production en France, PSA est la troisième entreprise exportatrice de France et a apporté 4,721 milliards d’euros (+5,3 %) toutes activités industrielles confondues à la balance commerciale française en 2014. Au 31 décembre 2015, l'entreprise chinoise Dongfeng, l'Etat français, et la famille Peugeot détiennent chacun 13,68 % des actions.

PSA et GM (General Motors (NYSE:GM)) ont officialisé, début mars, l’acquisition de la filiale européenne de l’entreprise américaine par le constructeur français, donnant naissance au deuxième plus grand groupe automobile du Vieux Continent. L’achat coûtera 1,3 milliard d’euros à PSA. Mis à part le rachat des marques Opel et Vauxhall, qu’ils espèrent faire revenir dans le vert d’ici à 2020, PSA va reprendre conjointement avec la banque française BNP Paribas (PA:BNPP) la filiale financière de GM Europe pour 900 millions d’euros. Cette officialisation survient trois semaines après la révélation surprise de son intérêt pour Opel, boulet financier de GM depuis des années. Peu de détails ont filtré jusqu’ici sur les termes de l’accord, conclu à l’issue de négociations « rondement menées » et avalisées vendredi dernier (NB : le 3 mars 2017) par le conseil de surveillance de PSA, selon une source proche du dossier.

Une fois l’opération bouclée, ce qui pourrait prendre des mois, PSA va augmenter son périmètre d’un tiers, ajoutant 1,2 million d’unités annuelles d’Opel (et Vauxhall au Royaume-Uni) aux 3,15 millions qu’il a immatriculées en 2016. Un « champion européen de l’automobile », comme l’a espéré Carlos Tavares. En tout cas, le deuxième groupe européen du secteur derrière Volkswagen (DE:VOWG_p) et devant Renault (PA:RENA). Il s’agit d’un pas vers la « taille critique », notion essentielle dans une industrie automobile gourmande en capitaux, sur fond de resserrement des normes et d’explosion des budgets de recherche & développement.

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Le groupe PSA nouvelle formule fera encore figure de poids moyen chez les grands constructeurs généralistes, face à Volkswagen, GM, Toyota (T:7203) et Renault-Nissan, qui ont tous commercialisé environ 10 millions de véhicules en 2016. PSA va aussi passer de quelques 95.000 employés à 130.000 et récupérer des usines au Royaume-Uni, en Allemagne, en Pologne, en Hongrie et en Espagne. Mais les « synergies » promises par M. Tavares pour remettre Opel et Vauxhall à flot suscitent déjà des inquiétudes des syndicats sur la pérennité d’une partie des emplois. La division européenne de GM est en déficit chronique, ayant encore perdu 257 millions de dollars l’année dernière. Sur seize ans, la facture s’élève à 15 milliards de dollars pour le colosse de Detroit. Mais Carlos Tavares s’est voulu rassurant, affirmant qu’il ne serait pas nécessaire de fermer des usines Opel.

PSA a publié des résultats début mars relatant un bénéfice net en hausse de 79% pour l'exercice budgétaire 2016, à 2,15 milliards d'euros, améliorant sa rentabilité sur fond d'une baisse du chiffre d'affaires due à des effets de périmètre et de changes. Le groupe automobile français a légèrement revu à la hausse ses objectifs financiers à moyen terme, visant désormais une marge opérationnelle supérieure à 4,5% pour sa division automobile sur la période 2016-2018, contre 4% auparavant. Cet objectif a déjà été dépassé l'année dernière, atteignant 6% contre 5% en 2015. PSA a toujours pour but une marge de 6% à horizon 2021. Fort de cette rentabilité retrouvée, PSA va distribuer à ses actionnaires, parmi lesquels l'Etat français, un dividende pour la première fois depuis 2011, a-t-il précisé dans un communiqué. Il s'établira à 0,48 euro par action.


Côté chiffre d'affaires, le géant de l’automobile français ambitionne toujours une hausse de 10% à taux de changes constants entre 2015 et 2018, et 15% supplémentaires d'ici à 2021, aux termes de son plan stratégique publié début avril 2016. L'année dernière, le chiffre d'affaires a toutefois reculé, passant de 56,3 à 54 milliards d'euros, soit un repli de 4,1% qui s'explique en grande partie par une cession de l'activité "pare-chocs" de l'équipementier Faurecia (PA:EPED), effective début août 2016. Hors cette cession, l'activité recule de 1,2%, pénalisée par de forts effets de change: à taux de changes constants, elle progresserait de 2,1%, a fait valoir l'entreprise dont les ventes de véhicules ont progressé de 5,8% l'année dernière, à 3,15 millions d'unités. Ce dernier chiffre, dévoilé dès janvier, cache toutefois des situations contrastées. Sa progression est due à la réintégration des ventes en Iran dans la foulée de la reprise des activités de Peugeot dans ce pays après la levée de sanctions économiques. Hors Iran, les ventes unitaires ont baissé de 2%, plombées par la situation en Chine (-16%) et malgré une tenue correcte de la tendance sur le premier marché de PSA, l'Europe (+3,6%).

Reprise haussière ou résistance tenace ?