Selon le Président de l’Eurogroupe, les obligations grecques sont désormais sures

 | 06/07/2018 09:50

Alors qu’il a été décidé que la Grèce sortirait de la tutelle de ses créanciers (Union Européenne et Fonds monétaire international) cet été, les rendements affichés par les obligations gouvernementales grecques baissent fortement.

Depuis l’annonce à la mi-juin d’un accord entre le gouvernement grec et ses créanciers, visant à rendre le poids de la dette davantage soutenable pour Athènes, les rendements à dix ans des emprunts grecs négociés sur le marché secondaire ont ainsi baissé d’environ 30 points de base (0,30%), tombant sous les 4%, contre 4,60% il y a un mois.

Et alors que le ministre français des Finances Bruno Le Maire considérait dernièrement que "le problème de la dette grecque était désormais derrière nous", Mario Centeno, Président de l’Eurogroupe qui combine les 19 ministres des Finances de la zone euro, s’est montré rassurant dans une interview accordée ce mercredi à CNBC.

Le ministre des Finances portugais Centeno a expliqué que l’accord entériné il y a deux semaines, visant à adoucir les remboursements futurs de la dette, avait permis de réduire les inquiétudes des investisseurs à l’égard de la Grèce.

L’accord prévoit notamment que la période de grâce durant laquelle la Grèce ne paiera rien sur environ 96 milliards de dette, soit 40% de son endettement, soit prolongée de dix ans.

Centeno rappelle en outre que "les profits réalisés par les différentes banques centrales de la zone euro sur les obligations grecques seront retournés à Athènes, tandis qu’il y a une promesse de revoir de la part de l’Europe la soutenabilité de la dette grecque en 2032".

La baisse des rendements obligataires est en tous les cas une excellente chose pour Athènes, qui s’apprête donc, en date du 21 août prochain, à vivre sans assistance financière. Et selon Mario Centeno, interrogé pour savoir si la baisse des rendements était la résultante de ces mesures, il a expliqué être certain que ce l’était et que ce le serait encore davantage après le 20 août.

On notera que dans une note publiée cette semaine, les analystes de Barclays (LON:BARC) expliquent s’attendre à ce que la tendance positive sur la dette grecque se poursuive dans les mois à venir. La banque reconnaît toutefois que des facteurs susceptibles d’impacter négativement la situation demeurent.

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"De notre point de vue, le fait que la majeure partie des mesures d'allégement de la dette ait été accordée à l’avance et sans condition est un élément positif", estime Barclays.

"Cependant, la trajectoire de la dette publique à long terme reste fortement dépendante d’efforts budgétaires substantiels et prolongés, conjuguée à des hypothèses macroéconomiques quelque peu optimistes", tempèrent les analystes.

h2 3,44% de rendement annuel par 1.000 euros/h2

Sur le secondaire, notons que l’emprunt grec remboursable dans sept ans par Athènes, accessible par coupures de 1.000 euros, se traitent à un cours indicatif de 99,60%, correspondant à un rendement annuel de 3,44%.