Retour sur les résultats de Tereos

 | 14/12/2018 07:57

Tereos, numéro deux mondial du sucre, a publié mardi une perte quasi multipliée par 10 au premier semestre, en raison de la baisse des prix du sucre et de certains choix opérés dans l’application de sa stratégie commerciale.

«La fin du régime des quotas crée un environnement de marché exceptionnel pour l’ensemble de l’industrie du sucre en Europe, ce qui se traduit par l’effondrement des prix du sucre européen d’environ 30%, à leur plus bas niveau historique», indique la coopérative française dans son communiqué de presse. C’est l’explication principale mise en avant par le groupe sucrier pour expliquer ses chiffres du premier semestre 2018/2019 (avril - septembre 2018).

Il avance également deux autres facteurs : la stratégie commerciale visant à favoriser cette année les ventes au deuxième semestre au Brésil, afin de profiter de prix domestiques attendus en hausse, et la décision de concentrer la majeure partie de l’impact de la baisse de la récolte 2018 au Brésil sur les ventes du deuxième trimestre.

Dans les faits, ces éléments se traduisent par une baisse de 9% sur un an du chiffre d’affaires à 2,114 milliards d’euros, une chute de 54% de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté à 143 millions et un résultat net négatif de 96 millions contre -10 millions au premier semestre 2017/2018.

Logiquement, Tereos s’attend à un impact «significatif» sur les chiffres de l’ensemble de l’année, «à l’instar des autres grands acteurs de l’industrie sucrière européenne». «Cette situation ne permettra pas d’atteindre un résultat net positif, même si les divisions Sucre International et Amidon et produits sucrants devraient se montrer plus résilientes», précise le groupe dirigé par Alexis Duval. Ce dernier rappelle que son groupe est fermement engagé dans une nouvelle phase de transformation, qui vise à dégager 200 millions d’euros de nouveaux gains de compétitivité et d’efficacité, et qu’il maintient sa stratégie de diversification et d’internationalisation, pour renforcer sa capacité à gérer les bas de cycle. Tereos étudie une éventuelle ouverture du capital des activités industrielles, à un horizon de deux ou trois ans, précise-t-il.

Sur le marché obligataire, ces annonces ont provoqué une nette hausse du rendement des obligations Tereos, les investisseurs intégrant par la même occasion un scénario plus risqué pour l’entreprise, dont la dette nette s’établissait à 2,33 milliards d’euros à la fin du mois de septembre. C’est quasi stable par rapport aux 2,35 milliards pointés fin mars, mais en hausse en regard des 2,29 milliards de septembre 2017. Toutefois, la baisse de l’Ebitda propulse le ratio dette nette/ebidta à 5,4x contre 3,5x il y a un an.

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Dans les faits, l’obligation Tereos Finance Group I (4,125% - 16/06/2023) cote aux alentours de 84% du nominal, si l'on se réfère aux derniers prix disponibles. Son rendement (brut annuel) est de l'ordre 8,54%, particulièrement élevé, et qui reflète la prime de risque colossale exigée par les investisseurs.

Même scénario pour l'emprunt Tereos Finance Group I (4,25% - 03/04/2020) dont le dernier cours disponible sur les écrans de trading est de 95% du nominal, soit en corolaire un rendement (brut annuel) de l'ordre 8,71%.

Ces deux souches obligataires libellées par coupures de 100.000 euros sont notées BB chez Standard & Poor’s, dans la catégorie spéculative.