Retour de l'Asie au premier plan

 | 13/10/2016 14:28

h2 Minutes de la Fed sans surprise

Les minutes de la Fed n'ont rien révélé de bien nouveau, mais ont permis de mettre en lumière les divergences croissantes divisant les décideurs. La décision du statu quo aurait été prise au final par Janet Yellen. Il apparaît toutefois que plusieurs membres estiment qu'une hausse des taux "assez rapidement" serait une bonne chose. La probabilité d'un relèvement a peu évolué et touche à présent un plafond de 68%.

Nous pensons que la Réserve fédérale remontera les taux en décembre afin de préserver sa crédibilité et qu'elle en restera làen 2017. La normalisation a pris des années de retard. Nous n'avons pas oublié que la banque centrale avait déclaré qu'elle augmenterait les taux une fois le chômage à 6.5%, niveau qui a été atteint en avril 2014. En outre, l'inflation core US dépasse l'objectif de 2% depuis près d'un an. Les actes étant plus éloquents que les discours, nous ne pouvons pas qualifier les actions de la Fed de "hawkish".

Selon nous, la raison du report tient à la dette massive des Etats-Unis, dont le fardeauserait alourdi par une hausse des taux. La dette resterait gérable avec un resserrement à 0.75%. La Fed doit en passer par là pour sauver sa crédibilité. Sur le marché des changes, le dollar continue de se renforcer et l'EUR/USD devrait casser les 1.1000 à court terme. Les élections américaines retiennent à présent toute l'attention du marché.

h2 Retour de l'Asie au premier plan/h2

Après un bref hiatus, la Chine et l'Asie reviennent sous les feux des projecteurs. De mauvaises statistiquesen provenance de l'empire du milieu ont intensifié les craintes d'instabilité de la croissance mondiale. L'excédent commercial chinois s'est établi à 41.99 milliards de dollars, contre 53 milliards attendus. Les exportations ont chuté de -10% a/a et les importations de -1.9%, quand le consensus tablait sur une lecture positive dans les deux cas. Les importations de matières premières ont toutefois progressé. Les conséquences de l'annonce n'ont pas tardé à se faire sentir sur les places financières. Les indices régionaux et les futures sur actions US ont reculé et les rendements mondiaux ont vu la dynamique haussière s'inverser. Ces chiffres donnent à penser que la PBoC maintiendra sa politique monétaire accommodante et une dépréciation graduelle du RMB pondérée en fonction des échanges. La poursuite agressive d'un affaiblissement des changes génèrera probablement une impulsion déflationnistequi se répercutera sur l'Occident, tout en apportant un soutien conjoncturel supplémentaire à la décision de la Fed de ne pas relever les taux.

Obtenez l’App
Rejoignez les millions de personnes qui utilisent l’app Investing.com pour suivre les marchés.
Télécharger maintenant

Ailleurs en Asie, la pression monte sur les marchés financiers thaïlandais du fait de la dégradation de l'état de santé du roi Bhumibol Adulyadej. S'y ajoute les inquiétudes liées aux nouvelles mises en garde de la police contre le risque d'attentats à la bombe. On craint de plus en plus une montée de l'instabilité sociale en cas de décès du roi. Ce dernier a joué un rôle modérateur dans un environnement politique extrêmement divisé au cours d'une décennie tumultueuse. L'indice de la Bourse de Thaïlande (SETI) a lâché 3.20% aujourd'hui, soit une chute de -11% depuis la semaine dernière. Le THB creuse ses pertes face au dollar, comme en témoigne la hausse de l'USD/THB à 35.87 (sous le pic à 35.90 inscrit hier), soit près de 4% depuis le 3 octobre. Eu égard aux incertitudes politiques, nous nous attendons à voir l'USD/THB poursuivre sa progression. Notre objectif à court terme est à 36.