Reprise de Jaguar Land Rover par PSA? Les obligations bondissent

 | 16/05/2019 13:19

Encore à la traîne il y a cinq ans, Peugeot (PA:PEUP) pourrait frapper un grand coup. Après avoir bouclé le rachat d’Opel, des informations de presse font cette fois état d’un éventuel rapprochement avec Jaguar Land Rover, propriété du géant indien Tata Motors. Ce qui n’a pas manqué d’engendrer un mouvement acheteur sur les obligations du constructeur britannique en difficulté.

Citant un « document d'intégration post-vente », l’agence Associated Press a laissé entendre jeudi dernier que les choses s’activeraient en coulisses et qu'une vente de Jaguar Land Rover à PSA pourrait être « imminente ».

Si Tata Motors a démenti cette information dans un communiqué d’entreprise, le groupe Peugeut-Citroen s’est montré moins catégorique, rapellant être ouvert à d'éventuelles opportunités.

Dans un média indien, Carlos Tavares, grand patron de PSA, a souligné dans ce sens qu’il serait bon pour le groupe 'de posséder une marque de luxe'.

On se souvient qu'en mars déjà, Robert Peugeot avait indiqué dans les colonnes des Échos que la famille du même nom, un des trois actionnaires de référence du groupe PSA aux côtés de l’Etat français et du constructeur chinois Dongfen, soutiendrait une acquisition si une opportunité se présentait.

Les regards s’étaient alors portés vers Fiat Chrysler, mais depuis lors, la perspective d’un rapprochement avec le constructeur italo-américain semble s’être éloignée.

h2 Course au gigantisme, économies d'échelle oblige/h2

Pour la marque au lion, neuvième constructeur mondial au nombre de ventes, loin derrière son compatriote Renault (PA:RENA) qui domine ce classement, la course à l’expansion revêt un enjeu de taille, s’inscrivant dans une logique de mutualisation des coûts et d’économies d’échelle.

En toile de fonds bien sûr, les grands défis liés au durcissement des normes d'émission, à l’électrification ou encore, au développement des voitures autonomes.

Mettre la main sur Jaguar Land Rover ne serait toutefois pas sans risque pour PSA, lui qui a finalement retrouvé un rythme de croisière souverain après un début de décennie compliqué.

Rappelons qu’au-delà des risques intrinsèques liés au Brexit, Jaguar-Land Rover (JLR) est en proie à de multiples difficultés.

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Commercialisant des marques synonymes de grosses cylindrées, avec un catalogue constitué pour plus de 80% de moteurs diesels, le constructeur fait en effet les frais, plus que d’autres, d’un secteur automobile en pleine mutation, transition énergétique oblige.

En outre et au même titre que ses pairs cette fois, il doit compter avec la faiblesse du marché chinois, où les ventes de voitures ont chuté fin 2018, la tendance semblant se confirmer en début d’année.

Selon BFM, une reprise par Peugeot, avec un nettoyage de la gamme, une amélioration de l'efficacité de l'outil industriel, pourrait être salutaire à la filiale de Tata Motors. Le spécialiste de l’information boursière ajoute que JLR opère dans certains pays intéressants pour PSA, notamment la Slovaquie, où les deux groupes possèdent des usines.

Jaguar-Land Rover possède par ailleurs un sérieux atout technologique, nommé I-Pace, ajoute BFM.

‘Avec de nombreuses récompenses à son actif, ce SUV 100% électrique de Jaguar est l'un des véhicules les plus innovants et efficaces du moment avec sa chaîne de traction électrique archi-sophistiquée, en faisant un des seuls concurrents sérieux aux modèles de l'américain Tesla (NASDAQ:TSLA)’.

h2 Les emprunts Jaguar Land Rover recherchés/h2

Sur le marché secondaire, ces rumeurs ont été de nature à rassurer les créanciers. A titre d’exemple, l’obligation en euro que doit rembourser JLR en 2024 se traite désormais à un cours indicatif de 88%, en hausse de plusieurs points.

Sur base d’un coupon fixe de 2,20%, son rendement à l'échéance est ramené à 5,10% tandis que sur le segment des emprunts en dollar, le rendement de l’emprunt à sept ans tourne autour des 6%.