Rendements des Treasuries US et devises du G10/émergentes

 | 09/09/2014 14:39

Le dollar fait l'objet d'achats massifs une semaine avant la réunion de la Fed. Cette demande a été déclenchée par la parution d'un rapport de la Fed de San Francisco, selon lequel les investisseurs tablent sur le maintien de taux bas sur une période plus longue que celle envisagée par la banque centrale américaine. Les commentaires hawkish ont inversé l'affaiblissement subi post-NFP par le billet vert. L'indice DXY a rejoint 84.500 pour la première fois en plus d'un an. Les taux US à 10 ans ont atteint 2.50%. Les haussiers montant en puissance, une nouvelle appréciation de l'USD donnera peut-être le ton cette semaine. La courbe des taux des bons du Trésor US s'est pentifiée la semaine dernière, confirmant l'infléchissement hawkish du marché. La tendance haussière pourrait toutefois se trouver sous pression la semaine prochaine, car la Fed conservera sans doute une position prudente compte tenu du ralentissement du marché du travail et de la croissance des salaires. Les marchés continuent d'intégrer le premier relèvement des taux de la Fed au deuxième semestre 2015. La Fed se réunit les 16 et 17 septembre.h2 Monnaies émergentes les plus sensibles aux Treasuries US/h2

Les spéculations autour d'un resserrement anticipé de la Fed ont entraîné des ajustements des portefeuilles basés sur le carry-trading. Les ventes de devises émergentes s'accélèrent au fur et à mesure du renforcement du dollar. Les cross les plus affectés par les rendements des bons du Trésor US à 10 ans ont été les BRL, TRY, ZAR, IDR et MXN au cours de l'année passée (septembre 2013 à septembre 2014), tandis que celles de l'Asie émergente ont réagi positivement. Sans doute est-ce dû au fait que la reprise de l'économie américaine profite fondamentalement à l'Asie émergente, puisque la demande US stimulera la croissance asiatique et accélèrera le redressement de la région. Pourquoi n'est-ce pas le cas ailleurs ?

Penchons-nous sur le réal brésilien et la livre turque. Ces derniers faisaient précédemment partie des Cinq Fragiles (qui comprennent également les INR, ZAR et IDR). Le facteur explicatif commun serait l'important déficit courant, conjugué à de fortes pressions inflationnistes. Ces caractéristiques limitent la capacité de ces pays à tirer pleinement profit de la reprise économique à l'étranger et freinent donc l'appréciation de leur monnaie. Pendant les périodes d'appétit pour les carry trades, ces devises sont demandées en raison du différentiel de taux d'intérêt élevé. Mais elles se trouvent aussi en première ligne desdénouements de carry dès qu'il y a inversion des flux de capitaux internationaux.

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Malgré des difficultés macro-économiques similaires et des rendements relativement élevés, les politiques monétaires de la BCB et de la CBT ont suivi des trajectoires divergentes ces derniers mois. Alors que le Brésil procède à des relèvements du Selic depuis plus d'un an pour se préparer à la normalisation de la Fed, la Turquie réduit ses taux depuis plusieurs mois en vue de relancer la croissance (malgré l'accélération de l'inflation). Des remèdes différents à des problèmes similaires procurent des choix intéressants aux traders fondamentaux. Les divergences entre les politiques monétaires des pays émergents pourraient conduire à des performances différentes sur les marchés des changes. Dans le contexte de la normalisation de la Fed et de la sortie de capitaux des marchés émergents, l'avantage taux favorise le BRL contre le TRY. Cependant, les outils traditionnels de la BCB semblent à présent limités, l'inflation étant passée juste au-dessus de la fourchette cible (4.5% avec +/-2%), tandis que le pays est entré en récession au trimestre dernier. En Turquie, l'inflation est près de deux fois supérieure à l'objectif de la CBT (5.0%). Pourtant, les responsables politiques restent convaincus qu'un relèvement des taux n'est pas la solution à adopter pour résoudre le problème. L'avenir reste incertain et les doutes se traduisent par une forte volatilité sur les TRY et BRL.

La volatilité élevée pourrait offrir des opportunités intéressantes à court terme aux amateurs de risque, mais les positions longues s'assortissent d'un important danger à l'approche du resserrement de la Fed.

h2 Bref point sur les monnaies du G10 à bêta élevé/h2

Face au dollar, les devises scandinaves sont considérées comme les plus sensibles au bêta négatif. L'aussie et le kiwi sont moins réactifs que les NOK,SEK et DKK, tandis que le loonie affiche la sensibilité la plus faible malgré sa proximité géographique avec les Etats-Unis. Pour les traders cherchant des différentiels de taux d'intérêt positifs dans le cadre d'un resserrement des taux de la Fed, les monnaies matières premières / bêta élevé s'accompagnent d'un risque baissier important. Parmi les devises citées ci-dessus, nous surpondérons les longs NZD, car les attentes d'un ou plusieurs relèvements des taux de la RBNZ au premier trimestre 2015 devraient contenir les pressions baissières.