Regain d’intérêt pour les obligations Sprint

 | 13/07/2016 11:56

Les cours des nombreuses obligations de l’opérateur téléphonique américain Sprint remontent dans le sillage de l’action. L’obligation 6% - 2022 se traite désormais à 86% du nominal, contre un peu moins de 60% en début d'année, pour un rendement de 9% par an.

Au même titre qu’At&t, Verizon (NYSE:VZ) et T-Mobile US (NASDAQ:TMUS), Sprint fait partie du « big four » des opérateurs téléphoniques actifs sur le marché US.

En difficulté depuis une décennie, Sprint avait pris l’habitude de compenser ses pertes en augmentant sa dette. L’opérateur avait ainsi profité de l’appétit des investisseurs américains pour les « junk bonds », comme l’on nomme outre-Atlantique les émissions notées dans la catégorie spéculative.

Après neuf années consécutives de déficit, la dette colossale de Sprint, plus de 30 milliards de dollars, a contraint les agences de notations comme Moody's et Standard à effectuer plusieurs dégradations successives du rating de l'opérateur.

Les agences craignent depuis un certain temps que ce problème de crédit ne se transforme en un problème de liquidités, puisque plusieurs emprunts vont commencer à arriver à échéance. A compter de 2016, Sprint devra en effet rembourser 2,5 milliards de dollars par an en moyenne.

Ces sombres perspectives avaient poussé de nombreux créanciers du groupe à se défaire des titres Sprint, faisant chuter les prix fin 2015 et début 2016. Depuis lors, le rating inchangé de l'opérateur prouve que son crédit est toujours aussi risqué pourtant la tendance s'est inversée sur le marché secondaire. En fait, quelques signes avant-coureurs d'un éventuel redressement du groupe ont suffi à ramener les investisseurs vers ces obligations, tant l'appétit pour les émissions spéculatives augmente.

h2 Réduction des dépenses/h2

Depuis 2013, Sprint a comme principal actionnaire le japonais Masayoshi Son, qui est notamment connu pour avoir transformé l’ex Vodafone (LON:VOD) Japon, alors opérateur mobile moribond, en un leader du marché nippon.

Masayoshi Son avait comme optique de fusionner Sprint avec son concurrent T-Mobile US. Confronté à l’échec de la manœuvre, le management a pris son temps pour redéfinir une stratégie viable pour le groupe.

Aujourd’hui, ce plan est en route. Il comprend des réductions du personnel, d’importantes modifications de l’infrastructure et une approche technologique différente et moins couteuse. Le groupe s’attend à réduire ses dépenses de plus de deux milliards par an.

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Parallèlement, Sprint a annoncé dernièrement qu’il affichait un résultat opérationnel annuel positif pour la première fois depuis 10 ans. Lors de la présentation des résultats 2015, l'entreprise affichait 32,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires, un résultat opérationnel de 310 millions de dollars, un excédent brut d'exploitation 8,1 milliards de dollars mais toujours 554 millions de pertes nettes.

Enfin, le classement annuel de la qualité des réseaux mobiles de PCMagazine, véritable référence pour les consommateurs américains, soulignait mi-juin l’amélioration des services apportés aux clients.

Des signes de renouveau donc, mais qui ne change pas encore grand-chose à la problématique des crédits de la société. Ils suffisent cependant à faire remonter l'intérêt pour ses émissions obligataires.

h2 Un rendement annuel de 9%/h2

Comme évoqué en introduction, les différentes obligations Sprint ont repris du poil de la bête ces dernières semaines, la tranche 6% - 2022 se traitant désormais à l'achat à un cours indicatif de 86%.

Le rendement annuel, qui est ramené sous les 9%, reste malgré élevé et traduit certaines inquiétudes persistantes chez les investisseurs. Un rendement élevé qui est d'ailleurs reflété dans le rating spéculatif « B » attribué à l'émission par Standard & Poor’s.

A noter qu'il s'agit d'une émission de type senior non-sécurisée, avec 59 jours d'intérêts courus et disponible par coupures de 2.000 dollars (risque de change) .